Épisode #29

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Mattis & Manu

Temps d’écoute : 54’21 minutes
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– Salut les Ponots !, le podcast itinérant et léger qui donne la parole aux personnes qui habitent ou gravitent autour du puy, et aujourd’hui, je suis avec deux personnes, le papa et la fille. On peut dire ça Manu ?
– Mn (Manu) : Oui, oui, je confirme, c’est bien ma fille.
– Et Mattis, ça va ?
– Mt (Mattis) : Oui, ça va très, très bien.
– Donc vous l’avez compris, je suis avec Manu et Mattis. On est sur un banc et on est où exactement ?
– Mn : Eh ben, on est au skatepark l’Office au Puy là, parce que là on est tous, enfin bon, on skate un peu dans la famille, y a le petit frère de Mattis là qui roule en attendant qu’on le rejoigne tout à l’heure.
– Voilà, il avait peur de s’ennuyer avec nous, donc du coup…
– Mt : On la ramené au skatepark.
– Voilà, on a trouvé le spot. Alors on va commencer. Je vous demande déjà, je vous remercie d’avoir accepté l’invitation avec vos emploi du temps chargé.
– Mt : Merci à toi.
– On a chopé Mattis entre deux voyages. Et je vais vous demander de vous présenter et ce que je vais faire, c’est que je vais demander à Mattis de se boucher les oreilles, faut pas que tu entendes hein, tu te bouches vraiment les oreilles. Et je vais te demander Manu de présenter en trois mots ta fille, tu vois, trois mots qui la caractérisent.
– Mn : Alors, ma fille, elle est déterminée. Elle l’est, elle sait ce qu’elle veut, mais c’est un peu, c’est un peu la même chose. Comment elle est… Elle est plutôt joyeuse et audacieuse.
– D’accord. Merci Manu, tu peux te boucher les oreilles.
– Mn : Mattis ?
– Mt : Oui.
– Je vais te demander en trois mots, donner trois mots pour un peu, définir ton papa.
– Mt : Alors il est têtu, c’est-à-dire que quand, euh, quand il a prévu de faire quelque chose, je pense qu’il le fait. Il est minutieux aussi. Quand il commence à faire quelque chose ou qu’il a une idée en tête, il approfondit vraiment beaucoup et ça peut durer sur des années, par expérience.
Et un troisième mot. J’ai dit quoi têtu, minutieux ? Et un troisième mot, ben, là j’avoue que…
– Il est papa.
– Mt : Il est papa voilà. Non, mais il bouge.
– Il est dynamique.
– Mt : Voilà, il est dynamique et comme un papa quoi. Il fait plein de choses avec ses enfants.
– Ok, ça marche. C’est bon Manu.
– Mn : J’ai appuyé très fort mais je crois que j’ai entendu un peu quand même.
– Il a quand même entendu un petit peu notre conversation.
– Mn : J’ai un peu mal aux oreilles.
– Alors, qui est-ce qui veut commencer par se présenter ? Vous l’entendrez dans le podcast.
Qui c’est qui veut commencer à se présenter assez rapidement ? Peut-être Mattis ?
– Mt : Ouais.
– Allez, vas-y.
– Mt : Ben, du coup, j’ai dix-huit ans, je fais beaucoup de VTT, donc de skate, d’escalade.
J’aime beaucoup les sports de nature donc, d’extérieur. Et qu’est-ce qu’y a… J’ai fait un grand voyage à vélo y a pas longtemps. Je suis rentrée il y a quatre mois.
– On en parlera un peu tout à l’heure.
– Mt : Et puis, après, je prévois d’être bergère dans ma vie et voilà.
– Et toi Manu, t’es qui ?
– Mn : Et ben moi donc, je suis le papa de Mattis, l’heureux papa de Mattis et je suis professeur d’arts plastiques au lycée Léonard de Vinci à Monistrol-sur-Loire. Et qu’est-ce que je peux dire d’autre ?
– T’es un prof sympa ou pas ?
– Mn : Je crois.
– Mt : Moi, je le coupe, mais pour avoir été élève dans son lycée, c’est le prof dont tout le monde parle en bien.
– C’est vrai ?
– Mt : Oui.
– Y’a un prof, on l’a trouvé, il est là, il est avec moi aujourd’hui.
– Mn : J’essaye. Et voilà, et un peu comme Mattis, j’aime bien les sports de nature, j’aime bien la nature en général. Et bien l’art aussi, ça fait partie un peu des choses que j’apprécie.
– Et que vous partagez avec Mattis.
– Mn : Et qu’on partage un petit peu avec ma fille.
– Avec la famille en général.
– Mn : Ouais, ouais ouais.
– Ok, merci pour cette présentation, mais j’aimerais bien avoir une petite anecdote, est-ce que vous avez, une petite anecdote sur la Haute-Loire ? Parce que vous êtes originaire de la Haute-Loire ?
– Mn : Non pas du tout.
– Pas toi.
– Mn : Moi, je suis originaire du Poitou-Charentes, je suis né à Niort. Et moi, j’ai une bonne anecdote. En fait, c’est mon premier contact avec la Haute-Loire, en fait.
– Vas-y, fais péter !
– Mn : J’ai eu mon concours de prof, j’étais à Bordeaux et étudiant à Bordeaux et à Bordeaux, ils étaient excédentaires en candidats admis et donc ils ne pouvaient pas m’accueillir parce que j’étais candidat libre. Et on m’a envoyé à Aix-en-Provence, et à Aix-en-Provence avec Sarah, la maman de Mattis, on a beaucoup grimpé dans les calanques, on profitait du soleil, au dix neuf décembre, on grimpait torse nu sur les falaises des calanques. C’était génial, on adorait ça. Et quand j’ai eu les mutations, on est passé par la Chavade, c’était le mois d’avril et il y avait de la neige. On voyait les enfants qui rentraient de l’école avec des gros blouson, des gros bonnets, alors qu’on était, nous, partis en débardeur d’Aix-en-Provence et je crois qu’on a eu un peu les larmes aux yeux à ce moment-là et, en fait, depuis, on a mis de l’eau dans notre vin. Donc, moi, je ne retournerai pas vivre dans le sud.
– A c’est bien.
– Mn : Même pour le soleil, même pour, parce que je trouve que, malgré tout, l’accueil des ponots a été plutôt bon et c’est plus durable, on va dire qu’une relation dans le sud, il me semble, voilà.
– Ça marche et pour toi Mattis ?
– Mt : Alors moi, depuis tout à l’heure, je réfléchis. Et j’avoue que…
– T’es pas obligé d’avoir une anecdote.
– Mt : J’ai pas vraiment d’anecdote, juste, j’aime beaucoup les chemins de Haute-Loire pour le VTT donc, mais sinon, j’avoue que…
– Ben c’est bien déjà.
– Mt : Ouais, c’est pas mal.
– Mn : Moi je crois quand même que…
– Ah ah, il va dénoncer quelque chose non le papa ?
– Mn : T’aime bien ta maison quand même, enfin t’aime bien l’endroit où tu vis, tout simplement quoi.
– Mt : Ben j’aime bien la variété de la Haute-Loire, nous on est dans les sucs donc, il y a aussi plein de… Y’a les plaines, les plaines un peu vers le Mézenc, enfin les plateaux, y a aussi un peu des gorges.
– Y’a une diversité de paysages.
– Mt : Il y a plein de paysages. Après, c’est vrai qu’on n’y bouge pas non plus trop, mais…
-Parce qu’on est bien.
– Mt : Ouais.
– Tout est dit , ok. Et ben, je vais te demander, Mattis, de faire le jingle, le premier jingle, attention.

Musique jingle

Nickel !
– Mn : Super !
– Ça te va Manu ?
– Mn : Elle est très forte, elle est vraiment très forte.
– T’as vu ?
– Mn : Ouais.
– Elle n’a jamais fait de musique pourtant, et tu vois le…
– Mn : Elle chante très bien, je pense.
– Ah !?
– Mn : Ce serait une bonne chanteuse Mattis.
– On aura peut être une petite chanson tout à l’heure alors ?
– Mt : Oula.
– Mn : Ouhh …
– Allez, on passe au confessionnal. Je vais commencer par Mattis. Vous ne egardez pas mes questions. Attention Mattis knocki ou chocolat liégeois ?
– Mt : Gniocchi.
– Gniocchi ou chocolat liégeois, j’ai dit knocki moi, n’importe quoi mais vous aviez compris.
– Mt : Gniocchi mais je dois avouer, j’ai une petite anecdote sur ça, par contre, c’est que avant une compétition de VTT, gnocchi et chocolat liégeois, ça marche très, très bien.
– C’est le combo, il faut fait ça.
– Mt : Euh, il faut manger ça. Il y a plein d’entraîneurs qui diraient qu’il faut pas, alors moi, franchement, c’est ce qui marche le mieux. Voilà. Mais gniocchi quand même.
– Gniocchi. Allez, lasagnes ou pompe aux pommes ?
– Mn : Je ne connais pas la pompe aux pommes donc…
– Tu connais pas la pompe aux pommes ?
– Mn : Non.
– Mt : chaussons aux pommes.
– Oui, c’est un chausson aux pommes un peu.
– Mn : Alors lasagnes.
– Lasagnes, ok. Into the Wild ou la Panthère des Neiges ?
– Mt : Aïe. Euh…
– T’as vu ni l’un ni l’autre ?
– Mt : Si j’ai vu les deux. Mais c’est marrant parce que, du coup, Into the Wild, c’est un peu ce qui m’a donné envie de partir en voyage, et la Panthère des Neiges, c’est ce qui m’a donné envie de me mettre à la photo animalière, donc…
– Les deux alors.
– Mt : J’avoue que je n’ai pas de préférence, enfin c’est vrai… Les deux.
– Les deux, ça marche. Alors, pour toi Manu, Starski et Hutch ou Hulk ?
– Mn : Haaa, j’ai pas mal regardé Starski et Huch quand j’étais petit. J’ai très peu regardé Hulk, mais j’aime bien le personnage de Hulk quand même, en tout cas dans les Marvel, les premières Avengers là, je trouvais le personnage assez sympa. Et Starski et Huch, ça envoie quand même un peu à mon enfance.
– Ouais, les dimanches après-midi.
– Mn : Ouais, allez, Starski et Hutch quand même.
– Allez, ça marche. Marmotte ou bouquetin ?
– Mt : bouquetin.
– C’est vrai ?
– Mt : Ouais, c’est… Ouais, bouquetin je pense, parce que j’ai des jolies rencontres avec des bouquetins et tout, et les marmottes, c’est…
– C’est mignon une marmotte.
– Mt : C’est mignon, une marmotte, mais c’est moins… Les rencontres sont moins poétiques marquantes peut-être.
– Bon alors on va dire bouquetin, ça marche. Sauterelle ou coccinelle ?
– Mn : Coccinelle.
– Ouais, petite bête à bonheur.
– Mn : C’est mignon, ça mange les pucerons dans le jardin. Si si J’aime bien les coccinelles quand on les met au bout du doigt. C’est pareil, c’est lié un peu…
– A l’enfance ?
– Mn : Ouais , c’est plus facile à attraper une coccinelle aussi qu’une sauterelle.
– Ah oui, c’est plus sportif une sauterelle, c’est clair. Désert ou plage ?
– Mt : Je ne suis jamais allée dans un désert, mais je préfère les déserts peut-être.
– Mn : Et Tabernas ?
– Mt : Ah oui Tabernas, ah ben oui le désert.
– Il me semblait aussi parce que tu sais je fouille un peu, il me semblais que t’étais allée au moins dans un désert.
– Mt : Ouais ouais oui, mais bon, là je voyais un désert avec des dunes et tout.
– Et les chameaux tout ça.
– Mt : Ouais.
– Mais y’avait pas les chameaux en Espagne.
– Mt :Non, mais du coup désert quand même.
– Champs ou forêt ?
– Mn : forêt.
– Alors deux chansons, les Red Hot « Scar Tissue » ou Vance Boy, Vance Joy, ah je n’arrive pas à prononcer, excuse-moi « Riptide ».
– Mt : Les Red Hot.
– Bon Manu, ‘ai découvert grâce à toi, donc tu sais déjà, Viagra Boys « Sports », ou alors Dry Cleaning « Scrachcardscarts, cards, pardon, Lanyard » ?
– Mn : Ben c’est Viagra Boys pour moi. Y’a pas de doute.
– Murphy, il est quand même assez exceptionnel, ce chanteur, c’est un tatoueur.
– Mn : Ch’ai pas si il est tatoueur.
– Ouais, il aime la pêche…
– Mn : En tout cas qu’il a, il a looser sur le front parce qu’il se voyait pas vivre après cinquante ans, même peut-être avant.
– Ah, il a plus de cinquante ans lui ?
– Mn : Non mais en tout cas au départ, il pensait pas aller très loin, donc il s’était mis looser sur le front.
– Ah il s’est mis un objectif.
– Mn : C’est quand même incroyable. Voilà, j’aime bien.
– D’accord.
– Mn : Il a une belle énergie.
– Ah, il a un sacré style.
– Mn : Ouais, ça boit beaucoup, je pense, malgré tout. Je ne sais pas effectivement si ça ira très, très loin dans la vie, mais y’a un truc, y’a un truc avec les Viagra Boys.
– Mais il a bien fait une chanson looser lover…
– Mn : Punk rock looser ?
– Ouais c’est ça.
– Mn : Avec un clip incroyable,
– Qui est génial ouais.
– Mn : super, super clip. Certainement tourner à Tabernas d’ailleurs.
– Ah …
– Mn : Dans le désert de Tabernas.
– Ouais tu penses ?
– Mn : Ouais.
– Ah ouais ok. Bon alors Viagra Boys pour ceux qui ne connaissent pas, moi j’ai connu grâce à une conversation avec Manu et j’adore. Skate ou VTT.
– Mt : Oï !
(rires)
Oh bin… Je pense…
– C’est un peu jambe droite, jambe gauche.
– Mt : Franchement. Mais si je devais choisir, ce serait, si je devais arrêter un des deux. Je pense que j’arrêterai le skate pour le VTT, mais ça me ferait mal au cœur quand même.
– Garde les deux.
– Mt : Je garde les deux, mais si jamais il fallait vraiment, ça serait VTT.
– Ok. Pour toi Manu, sérigraphie, linogravure ou cyanotype.
– Mn : Ah, oooh. Photo argentique on peut pas dire ?
– Non, c’est pas dans le…
– Mn : C’est pas dans les plans, alors… Sérigraphie.
– Sérigraphie.
– Mn : Quand même.
– Ok. La Pointe Percée dans les Aravis, ou la Pierra Menta dans le Beaufortain ?
– Mt : La Pointe Percée.
– C’est vrai ?
– Mt : Oui, parce que j’avoue que la Pierra Menta c’est dans le Beaufortain.
– Tu connais pas ?
– Mt : Je crois pas que je connaisse et la Pointe Percée, je l’ai faite cet été avec mon amoureux donc.
– Et dans les Aravis, en fait la Pierra Menta vient des Aravis, c’est une petite légende, j’amenais les personnes en randonnée raquettes sur les Saisies, Hauteluce, en face de la chaîne des Aravis et apparemment, ce serait Gargantua qui aurait mis un coup de pied dans un rocher, la chaîne des Aravis, et qui serait atterri dans le Beaufortain.
– Mt : D’accord.
– Et ce serait la Pierra Menta. Tu as une super course d’ailleurs, si tu as l’occasion d’aller la voir.
– Mt : Ben je retiens alors.
– La Pierre Manta aussi une course internationale d’alpinisme.
– Mt : Mais le nom me dit quelque chose. Mais comme je n’y suis jamais allée.
– Arêches-Beaufort, une très belle station, assez technique, petite mais techniques. Norvège ou suède ?
– Mn : Ah Norvège.
– C’est vrai ?
– Mn : Ah oui, parce que la Suède, c’est très monotone, enfin, c’est un peu tout pareil. La Norvège, c’est très diversifié, beaucoup plus spectaculaire avec les fjords. Ah ouais, sûr Norvège.
– Vincent Munier, Nick Brandt ou Sebastião Salgado ?
– Mt :Vincent Munier, parce que je vais être honnête, les autres, je les connais pas.
– Tu les connais pas ? Alors, je t’invite à aller…
– Mt : Les voir.
– Mn : Salgado.
– Alors, j’invite… Salgado oui surtout lui qui a, au début, il était plutôt photographie humaniste, on va dire. Après, là, il a monté l’Instituto Terra au Brésil, où il constitue une forêt primaire un peu.
Et voilà, il a beaucoup photographié après animaux, intéresse toi à lui.
– Mt : Ok. Ben ouais, j’irais voir tout ça.
– Mn : Je sais pas qui était son prof d’arts plastiques au lycée mais c’est bizarre qu’elle connaisse pas ça, mais bon.
(rires)
– Mt : Tu m’en a parlé ?
– Mn : Non.
– Ah, ben voilà, non mais c’est le prof, voilà, il a merdé quelque part. Alors pour toi, Ellioth Erwitt ou Josef Koudelka ?
– Mn : Erwitt.
– Erwitt ok.
– Mn : On a eu la chance, avec Mattiss, de voir son expo à Lyon. Et j’aime bien son travail.
– Ouais, ils sont tous les deux photographes de rue, on va dire un petit peu.

Alors, moi, j’ai une petite question un peu plus ouverte pour Mattis, la liberté pour toi c’est quoi ?
– Mt : Aïe, ça, c’est genre de truc…
– Quand est-ce que tu te sens libre, voilà, quel moment ?
– Mt : Ben pour moi, la liberté, déjà c’est la nature, le fait d’être en extérieur, donc comme quand je fais du VTT ou des choses comme ça, et ne pas se retrouver enfermée dans, par exemple, moi, les études, ça a pas trop marché. Donc, la liberté pour moi, c’est plus de pouvoir, justement faire…
– Explorer d’autres…
– Mt : Explorer le monde que de se retrouver dans une salle de classe.
– Apprendre autrement.
– Mt : Apprendre autrement que dans une salle de classe.
– Et comme t’as voyagé, t’es allée au Cap Nord en vélo. Qu’est-ce que tu dirais à quelqu’un qui hésite à franchir le pas ?
– Mt : Ben que je pense qu’il faut hésiter. Moi, c’est vrai que je n’ai pas eu trop eu ce moment d’hésiter. J’y ai pensé quand je roulais, c’est qu’en fait, grâce à mes parents, le moment, à partir du moment où j’ai dit que j’allais partir et le moment où je l’ai annoncé à mes parents, il s’est passé peut-être quinze minutes. Et j’ai pas eu de temps d’hésitation, moi, mais je pense que, du coup, il faut peut-être hésiter, mais faut pas non plus reculer à cause de cette hésitation, parce que sinon, bah, sinon on va avoir des regrets et que, du coup, on peut hésiter. Mais il faut jamais…
– Se mettre des barrières.
– Mt : Il faut jamais se mettre des barrières, sauf si c’est trop dangereux ou quoi. Mais sinon, c’est vrai qu’il faut… Enfin moi, j’ai pas hésité et…
– Faut un petit peu, pour se mettre un peu plus d’adrénaline, peut être.
– Mt : Ouais, mais qu’il faut quand même jamais renoncer si on en a envie.

– Ok, ça marche. Pour toi Manu, qu’est-ce qui te fait vibrer ?
– Mn : Qu’est-ce qui me fait vibrer ? Ouais, je pense c’est aussi le contact quand même avec la nature, la randonnée en montagne notamment. Mais il y a tellement de choses. J’aime bien aussi être sur la planche de skate et puis réussir un truc, c’est grisant. Le surf à l’océan, c’est grisant aussi.
Mais c’est tout des choses comme ça qui procurent à la fois un peu d’émotion, puis un petit peu d’adrénaline parfois. L’escalade, être sur une grande voie, c’est chouette aussi. Mais voilà tout ça. Mais ça peut aussi être parfois une œuvre d’art. Donc en y’a plein de choses je pense qui me font vibrer quand même.
– J’ai une question par rapport… Comme tu es papa et que Mattis est parti assez jeune, voilà toute seule à vélo, qu’est-ce que tu pourrais dire à des parents qui ont peur de ça, qui sont réticents à laisser leurs enfants prendre leur chemin on va dire ?
– Mn : Je pense que ça dépend en fait du contexte. Mattis, elle l’a dit, ça a pas marché les études. C’est pas que ça n’a pas marché. Elle est brillante, elle écrit très bien. Beaucoup mieux que beaucoup d’autres élèves du même âge. Et en fait elle, elle n’aimait pas l’école, tout simplement. Donc, ça l’a sauvé en fait, enfin ça l’a sauvé, elle s’est fixé un but. Je disais qu’elle était déterminée, elle s’est fixer quelque chose et elle s’est donné les moyens d’y arriver. Donc, pour nous, c’était, soit on acceptait, soit elle risquait partir en dépression ou quelque chose… Si on la forçait…
– Ça aurait été pire.
– Mn : A faire des études ça aurait été certainement pire pour elle. Et là, ça l’a aidé à déterminer sur l’idée d’être bergère. Elle va continuer bien sur la photo et tout donc pour nous. En fait, je crois qu’on ne s’est pas avec sa maman, on s’est pas posé de questions non plus sur la nécessité. On l’a accompagné dans le truc et, par contre, on n’a pas eu besoin de la forcer à trouver du travail pour se financer, à trouver des financements toute seule aussi par… Enfin, c’est vraiment elle qui s’est pris en main, accompagnée un petit peu par la mission locale du Puy aussi.
Mais voilà, on s’est pas posé la question de savoir si il fallait qu’on réfléchisse à son projet ou pas. On a été d’accord tout de suite.
Peut-être aussi parce que c’était la Norvège est pas un pays d’Amérique Latine ou un truc où on pourrait se dire c’est peut être un poil plus dangereux que la Norvège quoi. Mais oui, moi je pense que… Enfin, je le vois avec mes propres élèves, beaucoup, ont du mal à dépasser Saint-Etienne pour aller faire leurs études. Ils disent mais c’est déjà loin quoi. Et moi, c’est vrai que des fois, je les encourage un peu, je leur dis essayez de voir quand même un peu du pays.
– Explorer un petit peu ouais.
– Mn : Ne serait-ce que d’autres villes, d’autres villes françaises, il y a… Voilà.
Mais pour certains… On est tous différents par rapport à ça quoi.
– Moi j’étais saisonnière pendant des années, c’est une sacrée famille et j’encourage les jeunes qui ont envie de le faire de partir, d’explorer. On rencontre plein de gens et voilà, c’est une expérience… – Mn : Mais on est tous pas équipé pareil pour ce genre de chose. Mais c’est vrai, bon, moi, j’encourage tous les parents à accepter ça. Alors après, ceux qui font leurs études peuvent partir en Erasmus. C’est dans un contexte peut-être un peu plus… Mais il faut partir je pense, c’est bien.
– Puis revenir au Puy après quoi.
– Mt : Ce qu’on disait sur la liberté, c’est comme ça qu’on apprend des choses aussi. Parce que… Moi j’ai découvert ça, c’est qu’on dit souvent il y a des solutions à tous les problèmes. Mais tant qu’on ne l’a pas vécu dans la pratique et qu’on connaît que dans…
– Le virtuel.
– Mt : Ouais, voilà, c’est pas du tout pareil. On l’apprend pas de la… Enfin, on apprend beaucoup en voyageant et en étendant devant les faits accomplis.
– Merci beaucoup.
– Mn : Les voyages forment la jeunesse.

– C’est ça. Je vais vous poser des questions maintenant sur la ville du Puy et je vais vous demander si il y a un commerçant que vous aimez bien, que vous avez envie de mettre en avant. On commence par toi Mattis ?
– Mt : Et ben comme j’aime beaucoup le style des pays un peu orientaux peut-être, j’aime beaucoup le magasin de Trib’Art. Et comme j’aime aussi énormément lire des bd, j’ai envie de dire Interlude la librairie Interlude en même temps.
– Mn : Qui n’existe plus.
– Mais si Interlude existe toujours.
– Mn : Ah oui pardon.
– C’est l’Arbre à livres qui n’existe plus. Olala Manu ça fait longtemps…
– Mn : Il y a eu un temps où Interlude n’existait plus.
– Manu disait qu’il fallait sortir un petit peu de son quartier, mais… Finalement il reste… hein c’est ça Manu ?
– Mn : Ouais.
– Toi, tu as un commerçant ou pas ?
– Mn : Par rapport à mes activités, c’est vrai que quand je viens au Puy, souvent, je viens pour acheter des roulements de skate ou une planche ou un machin ou du matériel d’escalade, alors même s’il y a un magasin également au Pertuis, c’est Alternatif Shop, je pense là où je viens le plus souvent. Si ce n’est après les magasins pour faire des courses pour la nourriture et tout.
– Vous, vous êtes plus sur Queyrières.
– Mn : Nous, on est… Alors on bosse, mon épouse et moi, on bosse du côté est du département. Donc, on s’arrête des fois plutôt à Yssingeaux ou des choses comme ça.
– Il y a déjà pas mal de route, donc…
– Mn : Ouais, c’est sur le chemin du retour.

– Bon ben on a trois commerçants déjà, c’est bien. Est-ce qu’on va parler maintenant… Vous ne faites pas le marché du coup hein ? Vous venez pas pour le marché ?
– Mn : Ben plus à Yssingeaux, le jeudi, parfois, quand on est dispo et le samedi, il y a toujours un peu des trucs à faire le matin. Donc non, on vient peu, on descend peu au marché.

– Ok. Alors, donc, bar, resto, est-ce qu’on a un bar resto ou non, pas trop, c’est pareil, ça fait loin ?
– Mn : Ouais. Alors moi je sors pas beaucoup, beaucoup, je dois reconnaître. Non, j’ai rien…
– T’as rien… Toi Mattis non plus ?
– Mt : Le seul resto du Puy que je connais, c’est La Distillerie et c’est, je crois que c’est le seul où je suis allée au Puy.
– Ok, bon, t’avais bien aimé ?
– Mt : Deux fois.
– Ah, deux fois quand même. Hey, elle est fan quand même, parce que deux fois…
– Mn : Oui, alors, moi aussi, j’étais à La Distillerie. Peut-être deux ou trois fois, quand notamment je viens faire passer des épreuves du bac.
– Ah, d’accord.
– Mn : Donc, avec les collègues.
– C’est avant d’aller faire passer l’épreuve que vous allez à La Distillerie ?
– Mn : Non, au milieu, au milieu.
– Non, faut le dire aux candidats quand même. Faut peut être que vous y alliez…
– Mn : Mais juste pour manger un hamburger, un truc…Voilà.
– Ok. Oui, c’est ce que disent les profs. Voilà, juste à La Distillerie pour manger un hamburger.
Ça s’appelle la distillerie.
– Mn : Ouais, c’est vrai.

– Alors maintenant je vais vous demander une asso du Puy ou alentours, ou proche…
On commence par toi Manu ?
– Mn : Ouais, ouais ouais, ben moi j’interviens un petit peu pour la sérigraphie, justement quand il y a des événements avec l’ACUSAV, donc ici au skatepark du Puy. Et voilà, je peux parler de l’ACUSAV qui essaye de développer quand même pas mal de choses, justement autour des cultures urbaines.
– D’accord, pas uniquement au niveau du skatepark du Puy, elle va être sur toute la Haute-Loire ou pas ?
– Non, non, ça va être que sur le Puy je pense. Mais il y a un groupe plutôt sympa avec des gens chouettes qui œuvrent un peu pour créer des événements. Il va y avoir des nocturnes là.
– Cool.
– Mn : On a une réunion d’ailleurs, ce jeudi. Mais il va y avoir des soirées avec des éclairages un peu sympa. Ça a déjà été fait. On n’avait pas pu y aller nous, je sais plus pour quelle raison mais je crois que Joaquim avait un contest de skate à Riom le lendemain.
– D’accord.
– Mn : Mais ils mettent des chouettes éclairages et j’ai vu deux, trois photos, et donc il y aura des nocturnes cette année et puis peut être d’autres événements skate et bmx à voir, ça va être discuté.
– Génial, on va suivre alors.
– Mn : Voilà, avec toujours un peu des éditions de Tee-shirts originaux.
En même temps que… ce qui fait que moi je vois rien.
– Deux couleurs, trois couleurs…
– Mn : Non, on va revenir peut-être à des choses plus simples. Une couleur.
– C’est difficile après. Et pour toi Mattis ?
– Mt : Ben moi, du coup, comme je fais beaucoup de photographie argentique, et il y a le l’Atelier du 8 qui m’a accueilli déjà l’année dernière et qui me réaccueille cette année pour pour faire des petites expos, et c’est un… Oui, c’est une petite association d’artistes. Donc voilà c’est…
– On en a parlé souvent dans le podcast. Ils accueillent différents artistes tous les deux mois à peu près.
– Mt : Ouais c’est ça.
– Et toi l’année dernière en fait, ils avaient fait appel aux jeunes, on va dire et tu as été la seule à postuler.
– Mt : Ouais donc j’ai eu une expo pour moi, j’ai eu de la place.
– En plus, tes photos sont magnifiques. Donc du coup, ça sera avec plaisir qu’on te reverra à l’Atelier du 8 à partir du huit novembre tu m’as dit ?
– Mt : Ouais, dans quelques semaines, là, deux semaines en novembre.
– Bon, le podcast sera pas encore diffusé, voilà, quand l’expo commencera, mais bon, elle sera encore en cours.
– Mt : Cette fois, je suis en tant qu’artiste et pas en tant que jeune talent.

– Et ben du coup, on va parler d’artistes. On a fait le tour. De quel artiste parle-t-on ? On commence par le papa ou par la fille ? Par le papa ? Allez par le papa.
– Mn : huhum.
– Tu es artiste ?
– Mn : ben, j’essaye, j’essaye. En tout cas, je produis pas mal en photographie argentique.
Parfois ça se transforme en cyanotype, en sérigraphie, un peu de gravure, un peu de dessin, un peu de peinture, tout sur du très petit format.
– Très petits formats, c’est quelle dimension à peu près ?
– Mn : Ouah, c’est souvent dix/dix, douze/douze, ça dépasse rarement. Alors des fois, la sérigraphie permet de faire des choses un peu plus grandes. Mais c’est pas là où je m’éclate le plus non plus, dans les choses plus grandes, et j’ai beaucoup, j’aurais beaucoup à exposer, mais il faudrait encadrer tout ça. Enfin, c’est… Y’a des choses. Maintenant, j’utilise pas mal instagram comme un moyen de diffuser. Ça donne de la visibilité.
– T’as jamais exposé toi ?
– Mn : J’ai jamais exposé. En fait, je suis prof d’arts plastiques et les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés. C’est-à-dire que ça prend du temps de préparer une exposition. Il faut, et puis, et puis, l’idéal, c’est de trouver un lieu qui nous conviennent bien aussi. Donc puis, je démarche peu, enfin voilà. Mais j’aime bien produire. Ça me fait du bien de produire des images.
– Toujours en argentique. Tu fais un peu de numérique aussi ?
– Mn : pas beaucoup. Non… Ah si, avec mon téléphone.
– Ah, il me sort le téléphone.
(rires)
– Mn : Ca fait rire Mattis.
– Je sais pas de quoi à l’air le téléphone mais…
– Mt : C’est ça qui est rigolo.
– C’est ça qui est rigolo ? Oui, j’imagine.
– Mn : Voilà !
– Ah oui, il est bien le Nokia dis donc.
– Mn : Donc les photographies que je fais avec mon Nokia me plaisent parce qu’elles sont…
– Il date des années 80, c’est ça ?
– Mn : Non, pas celui-là. C’est la réédition récente. Ch’ui pas sûr que les anciens…
-Y’avait pas de photos.
– Mn : Les anciens n’avaient pas d’appareil photo.
– Non y’avait pas d’appareil photo. Mais il est nul l’appareil photo et c’est ça que j’aime, c’est que ça fait des photos bizarres. Ça prend la photo à peu près une seconde après que j’ai appuyé sur le bouton. Et… en général…
– C’est pour ça qu’il préfère les coccinelles aux sauterelles, il n’arrive pas à prendre une sauterelle en photo.
– Mn : Et c’est pour ça que j’aime bien, parce que la plupart du temps, j’oublie qu’il prend la photo après et en fait, il se passe des trucs sympas.
– Mt : Faut le voir prendre la photo aussi, il a de jolis petit mouvements de poignet. C’est à voir.
– Quand tu vois ton père faire des mouvements bizarres, tu sais qu’il est avec son Nokia quoi, il faut pas le perturber.
– Mn : En fait, quand je fais des photos couleurs, la plupart du temps c’est au Nokia 3310, voilà. Photos numériques et couleurs c’est au Nokia 3310.
– Parce que sinon tu as un Pentax sept… Attends, c’est lequel déjà ? Le dix sept pardon, Pentax dix sept, un argentique.
– Mn : Le dix sept… C’est un qui est au lycée. Il appartient… C’est un appareil que j’ai fait acheter au lycée et il est sorti très récemment. Il est sorti le dix sept juin de cette année-là.
Et donc voilà, Pentax relance un petit appareil. Mais moi, j’ai un Pentax ME qui me va bien et chez mes beaux-parents là, j’en ai acheté un et il va arriver bientôt là pour Noël.
– Toujours en argentique ?
– Mn : Ouais. Un SF7.
– Un Leica ?
– Mn : Non, non, non non. Haha, j’ai pas les moyens d’avoir un Leica, ch’ui prof.
– Ah oui, pardon, excuses moi. Mince. Faut jouer au loto.
– Mn : Et Pentax reste une marque qui est quand même relativement abordable et avec des bonnes optiques et des bons boîtiers assez robuste, donc j’aime bien.
– D’accord, donc toi, c’est vraiment la photo… Je veux dire ton support de prédilection plutôt que la sérigraphie, le cyanotype ?
– Mn : Non, non, non, non, je peux pas dire… Mais j’aime bien, j’aime vraiment passer du temps dans le labo à faire des tirages, j’adore ça. Et je sais pas… Ouais, on pourrait dire que ça prend le dessus un peu sur le dessin parfois. C’est peut-être plus rapide aussi que de faire une gravure, que faire… La gravure, c’est long. Et donc voilà, peut-être que c’est lié à ça. C’est la photo argentique est pas immédiate. Elle l’est beaucoup moins que le numérique. L’immédiateté du numérique me déplaît, mais malgré tout, le fait de pouvoir travailler assez rapidement une fois qu’on a développé une pellicule et tout, ben, ça me plaît bien, j’aime bien.
– Ok. Et il faut un grand espace pour avoir une chambre là, pour développer ou pas, parce que moi j’ai une petite salle de bain.
– Mn : Non, ben ça peut suffire. Si elle est, si elle est correctement organisée, je pense ça peut suffire.
– D ‘accord.
– Mn : Ouais, moi je pense que…
– Combien de mètres carrés, allez, vas-y !
– Mn : 6 m2 grand maximum mais même pas parce qu’à la maison, on a créé un petit labo dans un garage. Il y a un mètre cinquante, ouais, un mètre cinquante sur deux mètres, ça pourrait passer.
– Ok.
– Mn : Mais faut que ce soit fonctionnel quoi.
– On viendra voir chez toi si…
– Mn : Nous c’est même dans un garage, un peu froid l’hiver donc ça développe moins vite, mais c’est rigolo.
– Ok, merci Manu.
– Mn : De rien.

– Mattis ?
– Mt : Ouais.
– Toi, parle-nous de ton voyage, de tes photos.
– Mt : Ben du coup moi déjà au niveau art, c’est vraiment que la photo qui me…
– Argentique ou tu fais numérique aussi ?
– Mt : Ah non numérique…
– C’est une insulte.
– Mt : Pour moi le numérique, non c’est pas une insulte c’est juste je n’y arrive pas.
– D’accord.
– Mt : C’est trop technique. Et c’est surtout pour moi le numérique, c’est pour photographier les souvenirs, pour avoir des jolies photos de souvenirs.
Voilà, et encore que du coup, comme je n’arrive pas trop à me servir d’un appareil numérique. C’est pas toujours très beau, mais il y aura là à l’exposition quelques photos numériques.
Et après donc, moi, je fais beaucoup d’argentique grâce au lycée. Non, grâce à papa aussi et…
– Tu photographies quoi ? Des personnes, des animaux, la nature… ?
– Mt : La nature surtout, les personnes… En fait, je suis pas sûr d’avoir un style de photographie.
C’est vraiment ce que je vois sur le moment quoi.
– D’accord.
– Mt : Je dirai, après…
– Tes photos ont changé depuis que t’as commencé ? T’as commencé il y a combien de temps à faire de la photo du coup ?
– Mt : Ça fait peut être trois ans, quatre ans. Non, je ne pense pas qu’elles aient changé. Ben, en fait, comme je dis, j’ai pas de, j’ai pas vraiment de style, donc, c’est… Mes photos, c’est souvent des paysages ou des… C’est vraiment plein de choses différentes.
– On ira voir l’expo de toute façon.
– Mt : Ouais.
– J’avais déjà vu la première mais voilà…
– Mt : Ah oui c’est vrai, je t’avais croisé. Quand j’y pense, je me souviens t’avoir vu, mais après, peut-être au niveau du développement. Je pense que j’ai peut-être appris ou j’ai dû avoir des changements, mais pas radicaux, c’est… Sur le moment, en fonction de la photo et tout. Donc voilà.
– Et du coup, pendant ton voyage, donc, t’as fait plein de photos je suppose.
– Mt : J’ai fait plein de photos, mais en même temps pas tant… Enfin par rapport à la durée du voyage et au nombre de pellicules que j’avais, j’en ai, je n’ai pas fait tant que ça, mais parce que je suis très longue à la détente on va dire donc je photographie vraiment quand je le veux quoi. C’est pas, c’est pas photographier pour photographier. Donc, j’ai eu… C’est quand même, ça va, c’est sept pellicules je crois. Et sur les sept, y’en a une qui a été, qui a foiré. Je dois avoir que quelques photos dessus.
Et après, toutes mes photos sont pas forcément utilisables. Donc, j’ai, ça fait pas mal de photos. C’est des pellicules de trente six. Mais bon, avec beaucoup de… Enfin, beaucoup non, mais avec pas mal d’inutilisables. Donc, euh…
– C’est les joies de l’argentique, un peu la surprise quoi.
– Mt : Oui, oui, c’est ça.
– C’est ce qui est chouette par rapport au numérique. C’est que tu sais pas…
– Mt : Ben c’est ça. Et moi, en fait, ce que j’aime, c’est que l’argentique on découvre les photos en les faisant. Et pour moi, en fait, une photo prise avec un numérique, la photo est déjà là et elle existe déjà et du coup, il faut, pour que la photo soit belle, des fois il faut retoucher un petit peu, les contrastes ou les tons, les choses comme ça, et j’aime pas, j’aime pas retoucher une photo qui existe déjà. Alors que les photos argentiques, et ben, on est obligé de les faire et de voir comment on les fait.
– Ça t’arrive de changer un petit peu tes photos argentiques, je sais pas, en ajoutant des coups de crayons dessus, en faisant de la couture ?
– Mt : Ah, de la couture, j’y ai jamais pensé, ça m’est arrivé déjà oui de…
– Oui, Manu, il l’a déjà fait hein ? J’ai vu. Ah, elle a pas vu, elle a pas regardé ton insta.
– Mn : Et ben…
– Elle est pas abonnée à ton insta.
– Mn : C’était quand je t’amenais très tôt à super U et que j’attendais devant le lycée à six heures du matin pas moins dix degrés. Je faisais de la couture sur mes photos.
– Par moins dix degrés ?
– Mn : Non, il n’a jamais fait moins dix l’année dernière.
– Bon ça va.
– Mn : J’avais froid quand même.
– Donc tu vois, t’as appris quelque chose sur ton père aujourd’hui.
– Mt : Ouais. Euh ça m’est arrivé du coup avec l’aquarelle. Ben l’autre jour, j’ai raté une photo et, en fait, j’avais une partie de la photo qui était bien, une autre qui était trop claire, et c’était une photo de ville. Donc, j’ai pu retravailler au stylo, à l’aquarelle et tout, et ça fait un peu comme si ma photo était… Ça fait… Enfin ça fait soit dessin, soit photo, c’est rigolo.
– Ça fait BD quoi.
– Mt : Un peu ouais, et du coup, j’ai eu, ça m’est arrivé aussi d’autres fois de m’amuser avec l’aquarelle, et sinon, c’est au moment du tirage de la photo que je… Ça m’est arrivé d’innover un peu et de faire avec du scotch. Donc, normalement, on trempe la photo dans le révélateur et moche tremper le scotch dans le révélateur que je posais sur la photo après. Donc ça faisait des trucs un peu bizarres et j’ai pas réessayé depuis, mais faudrait que je trouve des photos sympas.
– Ça, c’est pas ton père qui te l’avait appris.
– Mt : Non, ça c’était moi. Le scotch, la ficelle, le pinceau aussi. Le pinceau, c’est rigolo mais…
Non, ça c’était moi au lycée. Mais voilà après, sinon en général, j’aime bien aussi avoir des photos réussies ou des photos basiques. Ça dépend en fait.
– Et donc de ton voyage, y’aura des photos à l’expo ou pas du tout ?
– Mt : C’est que des photos du voyage.
– Que des photos du voyage.
– Mt : Ouais donc, euh, des photos de Norvège ou des villes que j’ai visitées, de tout ce que j’ai vu, en fait, sur le moment. Après, je ne vais pas mentir. Il y a quelques photos qui ont été prises dans le jardin aussi, pour finir une pellicule, mais qui sont pas mal, donc je vais le mettre.
– On ne dira pas lesquelles c’est.
– Mt : Non et après… Ouais, normalement, ça va être que des photos de voyage avec, je vais rajouter des petites phrases aussi, j’écrivais un peu tous les jours.
– Un petit carnet de voyage ?
– Mt : Voilà donc des extraits, des bribes de carnets de voyage avec les photos pour rester dans ce thème de voyage et voilà.
– Pourquoi tu as voulu faire ce voyage ?
– Mt : Comme je disais, en fait, je l’ai… Je l’ai dit un peu au hasard, un jour en me promenant et…
Et à partir du moment où je l’ai dit ben mes parents ont directement acté, on va dire. Et donc j’avais envie de voyager déjà, mais ça c’était pas nouveau, je savais pas exactement où et je savais pas comment. Donc, l’idée du… Vraiment, je me promenais, j’ai dit je vais partir au cap nord en vélo. Et après…
– Donc c’est un petit défi aussi que tu t’es lancé ?
– Mt : Ben… J’aime pas trop dire défi, parce que je partais aussi dans l’idée de… Enfin que si j’allais pas au cap nord, c’était pas grave. Après, je sais qu’au fond de moi, il fallait que j’aille au cap nord. Donc, d’un côté, c’est un défi, d’un autre côté, c’était pas le but que ça soit un défi. Je pense. Et…
– C’était plus le voyage, le fait d’aller sur la route, que d’atteindre un but particulier. On aurait dû prendre des coussins non ?
– Mt : Ouais.
– Mn : Ouais.
– Bon attends, je pose la tête.
– Mt : Vas-y ! Mais oui, du coup, y’a plein de gens qui m’ont dit que c’était un défi, mais moi, je ne le voyais pas non plus comme ça. Je le voyais plus comme un voyage.
– Oui, c’était pas un but à atteindre, c’était pas le… voilà, c’était pas l’essentiel de ton voyage.
– Mt : Non, et puis, même encore maintenant, quand on dit que je suis partie au cap nord, je préfère dire j’ai fait un voyage à vélo en Norvège, parce que le but, c’était aussi… Enfin, le but, non, mais c’était la Norvège quoi, y’a pas juste le cap nord, y’avait tout avant.
– C’est le chemin qui est important plutôt que la finalité. Comme beaucoup de chose.
– Mt : Comme tout je pense.
(rires)
– T’as vu, c’était presque un dicton ça non ? Y’a pas un dicton comme ça ?
– Mn : Qui dit quoi?
– Que c’est pas tant le voyage, que c’est le chemin qui est important, mais c’est pas le…
– Mt : Ça me dit quelque chose, mais je sais pas si…
– On le retrouvera un jour.
– Mn : On crée pas, on se rajoute. C’est à dire qu’on réinvente les dictons qui existent déjà en fait.
– Oui, voilà. De toute façon je vais vous demander un dicton tout à l’heure.
– Mn : Ah… Oula !
– Faut vous y préparer mentalement.
– Mt : Ah ouais.
– Je vous l’avais pas dit ?
– Mn : Ah si j’en ai un bien.
– Ah d’accord, ça y est, il rigole tout seul.
– Mt : Ouais mais moi aussi, je dois en avoir pas mal.
– Est-ce que tu veux rajouter quelque chose par rapport, dire quelque chose par rapport à ton voyage ou tes photos ?
– Mt : Là, comme ça, ça ne vient pas, mais si jamais ça me revient à un moment, peut-être que je te dirais mais là pour l’instant… Juste que la Norvège, c’est joli.
– Et toi Manu, est-ce que tu as une question à poser à ta fille par rapport à son voyage, que tu aurais peut être pas posé ou… ?
– Mn : Une question je pourrais lui poser par…
– Par rapport à ses photos, par rapport à…
– Mn : Ben non parce que les photos, je suis un peu en même temps. Ce matin encore, on était au labo un peu ensemble, on regardait des petits trucs techniques. Une question par rapport au voyage. Ben si, si elle a des regrets.
– Est-ce que t’as des regrets ?
– Mn : Par rapport à ce voyage.
– Mt : Non, parce que je crois qu’à chaque fois que je faisais quelque chose et que je me demandais, enfin, je me posais toujours la question de savoir si j’allais en avoir en faisant telle ou telle chose.
Et du coup… Ben par exemple, l’arrivée au cap nord. Je suis arrivée donc dans le lieu touristique, et puis il y a un petit endroit qui est vraiment le bout du bout, le plus quoi. Et c’était… Il y avait huit kms de marche à faire pour y arriver et j’étais très déçue par le cap nord touristique et j’ai un peu hésité à me dire est-ce que je vais dans ce petit endroit Knivskjellodden c’est un nom très compliqué.
(rires)
J’ai hésité à y aller. Et puis je me suis dit que si je n’irai pas, j’aurai toujours regretté. Et j’ai bien fait. J’y suis allé.
– Tu peux redire le nom là ?
– Mt : Knivskjellodden.
(rires)
– Mn : Moi j’ai pas réussi à le lire.
– Mt : Mais moi le lire, même sous les yeux, j’y arriverais pas. Mais du coup, non, je crois pas que j’ai de regrets plus que ça. Enfin, à chaque fois que je faisais quelque chose, je le faisais en me posant cette question et du coup, je suis pas sûr d’en avoir, ou alors là, j’en ai pas qui me viennent.
– Et est-ce que tu as rencontré du monde ? T’as fait des rencontres?
– Mt : Ouais deux. Enfin, il y en a plus, mais les deux avec qui j’ai le plus profité, enfin plus profité, les deux avec qui j’ai passé le plus de temps, c’est d’abord Sibylle du coup, qui vient de Bruxelles et qui montait normalement, elle montait à Tromso du coup, c’est une ville au nord de la Norvège.
Et puis, au final, elle a fini par aller jusqu’au cap nord. On y est arrivé un peu ensemble au cap nord.
Et Sibylle, normalement, elle devrait être là, elle devrait venir pour l’expo, mais je ne sais pas si ça va se faire ou pas. Faut voir. Et avec Sibylle, on a des projets pour plus tard.
– Ah, génial !
– Mt : Et après…
– Tu ne la connaissais pas du tout avant ?
– Mt : non pas du tout. On s’est croisé comme ça, on s’entend bien, on est vraiment sur la même longueur d’onde. Donc, c’est… Enfin, on est pile comme il faut sur la même longueur d’onde. C’est pas trop et pas assez. Et après, j’ai rencontré Adrien aussi, qui vient de Paris ou de Bourges, qui est un peu sur les deux villes et avec qui on a fait pas mal de choses aussi, plein de petites aventures, des barbecues, du kayak… Des choses comme ça.
– Finalement, c’est des rencontres comme ça qui font que…
– Mt : Oui, c’est pour ça qu’il faut voyager aussi, parce qu’on rencontre vraiment des gens bien souvent qui… Donc, c’est sûr que ça faisait aussi partie du voyage.
– Ça marche. Est-ce que tu as une question à poser papa Manu ? Qui est en train de s’étouffer. Sur ses photos, sur son art.
– Mt : Là comme ça ?
– T’es pas obligé hein. Tu le vois tellement tous les jours.
– Mt : Ouais c’est ça, et puis quand tu fais des choses en général, il me les montre. Il me dit, ah, j’ai fait ça, j’ai fait ça. J’ai fait comme ça.
– Il partage.
– Mt : Ah, j’ai fait un petit cache là, tu verras, je te montrerai. C’est ce que je disais quand il était minutieux. Il fait vraiment des trucs, et puis… Toujours faut que ça marche mieux et voilà.
– Perfectionniste.
– Mt : Mais du coup… Non, c’est pas perfectionniste…
– Minutieux.
– Mt : Ouais, enfin de faire les trucs… Mais du coup, je suis pas sûr d’avoir des questions.
– Ben, tu vas lui passer la petite boite et puis il va faire le jingle à son tour.
– Mn : Allez !
– Mt : Allez !

Musique jingle

– Merci Manu.
– Mn : C’était assez musical.
– Hein, t’as vu ouais. C’était…
– Mn : Y’avait un rythme.
– Y’a de l’entrainement je pense.
– Mn : Ouais ? Ben je sais pas.
– Mt : T’as vu le mouvement du poignet, c’est comme avec le Nokia.
– C’était minutieux. Ah c’est pareil avec le Nokia ?
– Mt : Non, c’est plus… avec le Nokia.
– D’accord. Petites questions sur la Haute-Loire. Vous êtes prêt ?
– Mn & Mt : Ouais.
– Je commence, ben toujours, par Mattis. Eh ben, Roche Pointue ou la Tortue ?
– Mt : Euh… Roche Pointue, c’est la dent du diable aussi ?
– Vers Chaudeyrolles.
– Mn : Ouais, c’est par là-bas.
– Mt : Ouais, c’est ça. Euh,ben en fait, les deux… Je dirais plus la Tortue, mais c’est pas des sites dans lesquels j’aime aller grimper.
– D’accord.
– Mt : Enfin, la Tortue pour la grimpe, c’est peut-être mieux, y a peut-être plus de voix et après la Roche Pointue, c’est plus… La nature autour est plus sympa.
– Ok, merci, le Gouffre de la Monette ou alors le Puy des Juscles ? Alors, je sais jamais si on dit Juscles, Jucles.
– Mn : Juscles. La Monette, je connais pas, c’est où ?
– La Monette c’est vers les Vabres.
– Mn : Alors, je connais pas non plus. Donc les Juscles, c’est à côté de chez nous.
On fait de la via ferrata de temps en temps, mais… et je crois, information à confirmer, mais le Puy des Juscles, c’est le gouffre volcanique le plus profond du monde, parait-il.
– Oui . Alors j’ai vu une petite photo de Rémi Flament, qui fait des super photos. Il a fait un petit article, il y a un petit article dessus, avec le Puy des Juscles justement, et ça a l’air vertigineux ce truc. Faut pas tomber dedans.
– Mn : Je crois que ça fait un peu des escaliers, quand même. Enfin, je connais des gens qui sont descendus, il y a un petit lac, enfin un peu d’eau dans le fond. Mais…
– Donc, si on tombe en fait plouf, ça va.
– Mn : Ouais mais d’abord, on fait bim bam, boum, je crois… Et plouf.
– Donc, tu dis Puy des Juscles.
– Mn : Ouais Juscles, ouais.
– Ok. Le Mézenc en VTT ou le Meygal en VTT ?
– Mt : Le Meygal en VTT parce que le Mézenc, j’y suis jamais allée en VTT, plus en ski. Mais je ne sais pas trop si il y a beaucoup de chemins, beaucoup de boucles à faire. Enfin, on roule pas vraiment vers le Mézenc, en VTT en tout cas en route, c’est sympa, c’est beau. Mais en VTT, y’a plein, plein, plein de chemins dans le Meygal…
– Qui sont super sympas.
– Mt : Qui sont super sympas et accessibles.
– Mn : C’est chez nous quoi.
– Ben oui, voilà. C’est chez nous !
– Mt : On connait aussi c’est pour ça qu’il y a plein de chemins. Mais c’est vrai que vers le Mézenc, je pense que c’est sympa, mais je suis pas sûre qu’il y ait autant de chemins qu’au Meygal.
– A découvrir peut être un jour. Le skatepark du Chambon-sur-Lignon ou le skatepark du Puy-en-Velay ?
– Mn : Ben on a commencé avec les enfants à aller au Chambon-sur-Lignon. Mais bon, celui du Puy, ça roule, il y a le bowl en plus donc c’est… Maintenant, c’est celui du Puy. Mais un petit coup de cœur quand même pour le Chambon, parce que…
– Et oui.
– Mn : Malgré tout.
– Alors deux athlètes, on va dire Amaury Pierron. Tu le connais ?
– Mt : Non.
– Alors, il fait du VTT de descente a Brioude ou Joanne Deffay ?
– Mt : je ne connais aucun des deux j’avoue.
– Alors Johanne Deffay a fait une bonne performance au JO là, la surfeuse, elle est née au Puy-en-Velay.
– Mn : Surfeuse ?
– Ouais, c’est comme moi, j’habitais Marseille, j’ai jamais fait de plongée, et je suis arrivée ici, je fais de la plongée tu vois, c’est…
– Mt : Ouais.
– C’est bizarre mais… C’est comme ça.
– Ouais, ben j’avoue que je trouve c’est plus impressionnant en surf que le VTT de descente. J’adore, le VTT, mais je suis pas une grande fan de la discipline de la descente, enfin, je m’y intéresse pas plus que ça, et le fait qu’elle soit au JO en surf et qu’elle habite en Haute-Loire, je trouve ça impressionnant.
– Je sais pas si elle habite toujours en Haute-Loire mais elle est du Puy, elle est originaire du Puy.
– Mt : Ouais mais qu’elle soit née ici ou quoi, c’est…
– Et ben Johanne alors.
– Mt : Ouais.
– Didier Botta…
– Mn : Connais pas.
– Rhaa, IL connait pas. Il fait du kitesurf. J’ai pris les personnes qui étaient nées
– Mn : Dans le secteur.
– En Haute-Loire ou qui s’entraînaient dans le secteur. Peut-être Jordan Sarrou ?
– Mt : Ah oui.
– Mn : Ouais, Jordan Sarrou forcément, parce que…
– De Monistrol.
– Mn : Comme Mattis…
– Tu l’as eu en élève ou pas ?
– Mn : Non, non, je pense que… Oh si, ç’aurait pu. Ch’ai pas par où il est passé, mais effectivement, il est vers Monistrol, là-bas. Et puis, on en a beaucoup parlé, parce que Mattis fait de la compète en VTT et que voilà. On a dû le voir une fois peut être en course. Mais voilà, Jordan Sarrou.
– Ok, la voie verte ou la voie fluvia ?
– Mt : Ben la voie fluvia, je l’ai prise pour le début de mon voyage et elle est sympa, et après la voie verte bah, c’est là où on faisait du vélo quand on était petit aussi. Donc, je vais quand même… enfin la voie verte peut être, j’ai plus de souvenirs sur la voie verte que sur la voie fluvia.
– Ok, l’allier ou la loire ?
– Mn : Alors l’allier. Plus sauvage.
– Plus sauvage ?
– Mn : Plus sauvage, je l’ai découverte en faisant du rafting et j’ai adoré. Enfin, j’ai vraiment apprécié le côté très sauvage. La loire l’est certainement aussi mais j’aime bien le côté un peu encaissé quoi de l’allier..

– D’accord, eh ben, merci. Alors moi j’ai une petite question pour Mattis, pourquoi rester en Haute-Loire, pourquoi la quitter?
– Mt : Ben, restez en Haute-Loire, parce que c’est quand même, c’est pas le département le moins peuplé, mais c’est pas non plus… C’est, je pense que c’est bien comme il faut.
– Bien proportionné ?
– Mt : Ouais, c’est ça, c’est qu’on n’est pas… Enfin, moi, j’aime bien être perdu, mais on n’est pas trop perdu de partout. Je sais pas comment dire. On est toujours assez proche de quelque part, mais en même temps, en étant bien tranquille là où on est.
– Ouais.
– Mt : Et après la quitter parce que, parce que faut voir le monde.
– Ben, c’est très bien.
– Mt : Moi, je ne sais pas, je sais pas où je vivrai plus tard, mais comme mes parents, ils ont…
– Ils sont ici maintenant, c’est bon, t’as un point d’attache.
– Mt : Y’a ça mais c’est surtout que, comme eux, il y a plein de d’altigériens qui sont nés en Haute-Loire et qui restent en Haute-Loire, et toute la famille en Haute-Loire.
Et nous, on a de la famille éparpillée dans toute la France et je trouve que c’est aussi…
– Une richesse.
– Mt : Sympas, ouais. Donc repartir pour pas vivre toujours au même endroit et voir le monde.

– Ça marche. Est-ce que tu aurais un projet artistique en Haute-Loire, quelque chose que t’aimerais bien monter, ou pas ?
– Mn : Non, mais pas mal de photos, notamment quand c’est de la forêt, de la nature, sont faites, ouais par ici. Ça pourrait, ça pourrait, mais il faudrait déjà que je monte un projet, un vrai projet artistique.
– Tu veux toujours pas être exposé en fait.
– Mn : Si, si si.
– Tu ne mets pas de bonne volonté Manu.
– Mn : Déjà j’ai mis mon nom sur le site instagram. Au départ, j’avais pas mis mon nom. Donc y’avait que l’intitulé du compte, et puis rien d’autre. Donc ça veut dire que j’assume un petit peu plus ce que je fais. Et puis après voilà, il faut… Je pense que j’ai le temps en fait. Enfin, je crois que j’ai le temps et, du coup, j’attends la bonne opportunité, mais un projet en tant que tel, à part avoir des photographies, faire quelques photographies… Non, j’ai rien de prévu, j’ai rien en tête en tout cas.
– T’es plus sur le moment, après…
– Mn : Ouais, voilà.

– Eh ben, c’est l’heure du dicton.
– Mt : Alors moi, j’en ai un.
– Mattis tu en as un.
– Mt : Euh… Il y a un gros mot dedans, mais c’est tiré de…
– C’est pas grave.
– Mt : Alors, ah non, je sais plus d’où c’est… Yen a plusieurs, mais c’est, je crois que c’est dans la bd de Walking Dead, c’est « Faut pas tortiller du cul pour chier droit ».
– Ahhh, c’est pas mal ça, j’adore. Elle est bien hein ta fille ?
– Mn : Ouais. Ce qui est chouette, c’est qu’elle dit jamais de gros mots, même cul, elle le dit pas. Et..
– Et là, et là…
– Mn : Le jour où elle fait un podcast, elle en sort un.
– Elle se lâche.
– Mn : Ah ben bien.
– T’as bien raison, merci Mattis.
– Mt : Ben c’est le seul qui m’est venu en tête. Et puis, je trouve, c’est vraiment… Ben, comme on disait tout à l’heure, par rapport à l’hésitation. Ben voilà quoi.
– Voilà, ça résume, tu vois. Voilà.
– Mn : Ouais ouais.
– Et toi Manu ?
– Mn : Et moi, alors, c’est un dicton que j’ai appris ici en fait, c’est pour ça que je le dis, c’est un paysan à côté de chez nous, qui est chouette et qui nous disait souvent au début, quand on restaurait la maison « Patience et longueur de temps valent mieux que force ni que rage ». Et moi, je suis un peu nerveux des fois quand je bricole, quand quelque chose me résiste, ça m’énerve un peu, et tout ça donc j’ai appris ça et maintenant, je le dis beaucoup à des élèves quand les choses prennent un peu de temps notamment la photo argentique et tout ça. Il faut être un peu patient.
Et donc j’aime bien ce dicton parce que c’est vraiment un truc peut-être que…
– T’as appris ici.
– Mn : Que j’ai appris ici ouais.
– D’accord.
– Mn : Après…
– Ça doit être auvergnat alors.
– Mn : Ce monsieur il est chouette parce qu’il nous sort pleins de dictons, mais souvent ils se rappellent plus de la fin. Donc, on a des débuts de dicton ou on a une fin un peu vaseuse, et je trouve ça marrant parce que à chaque date, quasiment, il aurait presque un dicton.
– Il s’appelle comment ton voisin ?
– Mn : C’est Pierre Deleau…
– Salut Pierre.
– Mn : Qui est vraiment chouette bonhomme, donc à Queyrières. Son garçon, son fils est agriculteur à Queyrières. Mais j’aime bien les dictons de Pierre parce que souvent ils se confirment pas. C’est lié au temps, c’est lié alors à la Saint-Glinglin et voilà. Et c’est toujours drôle. J’adore quand Pierre se lance dans les dictons. Et c’est un monsieur qui connaît… Alors il est incroyable, il connaît toutes ses poésies par cœur de quand il était gamin. Et des chansons aussi qu’il a apprises à l’école. Il est capable… Ch’ai pas quel âge il Pierre, quatre-vingt-cinq, quatre-vingt-six peut être.
Il raconte tout ça. C’est… Ça ferait un beau podcast je pense.
– On va l’inviter alors.
– Mt : Je te coupe mais c’est marrant parce que c’est aussi la seule personne je me souviens qui m’a dit un dicton « c’est pas la petite bête qui va manger la grosse » quand je jouais dans les prés et que…
– T’avais peur de…
– Mt : J’avais peur des araignées peut-être, ou quelque chose comme ça. Voilà.
– Donc, il est dans vos cœurs ce monsieur.
– Mn : Ben ouais ouais, c’est une des premières personnes qui nous ont accueillis, lui et son fils, et les premiers qu’on ait vu devant chez nous, alors qu’avec Sarah, la maman de Mattis, on avait une ferme inhabitable. Et en se réveillant le matin, ils étaient en train de faner et les près. C’est les premiers avec qui on a discuté vraiment à Queyrières et on les voit toujours. Certainement pas assez, parce que la vie est très prenante, mais c’est toujours chouette de les voir quoi.
– Ok. Ben je vous remercie.
– Mt : Ben, merci à toi.
– Mattis, Manu.
– Mn : Et ben merci, oui, merci à toi.
– A très bientôt ?
– Mt & Mn : Ouais.

– Cia ciao.