Temps d’écoute : 54’41 minutes
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– Salut les Ponots !, le podcast itinérant et léger qui donne la parole aux personnes qui habitent ou gravitent autour du Puy. Et aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir…
– Jean-Pierre. Jean-pierre, c’est le prénom, et Armand, c’est le nom. Donc ça fait Jean-Pierre Armand.
– C’est chouette parce qu’on peut se tromper.
– Et oui, bien sûr.
– Armand, Jean-Pierre, voilà. Dis moi Jean-Pierre, est-ce que tu peux nous dire qui tu es?
– Alors qui je suis, ben, je suis conteur, c’est la profession que j’exerce depuis à peu près une quarantaine d’années. Et donc aussi un petit peu musicien amateur donc je pratique la guitare jazz au sein de de l’association Jazz en Velay. Voilà donc c’est une double activité de conteur et de musicien.
– Ah ben c’est bien, ça raconte des histoires, à chaque fois.
– Ah ben oui c’est ça.
– On peut dire ça. Voilà, que ce soit la musique ou la parole, et est-ce que tu originaire du Puy ou pas ?
– Alors non, je suis né à Paris.
– D’accord.
– J’ai vécu à Paris jusqu’à l’âge de dix-huit ans. Ensuite, j’ai quitté Paris. Alors j »ai fait différents métiers jusqu’à arriver donc au Puy, en mille neuf cent soixante dix neuf exactement.
– Avant d’être conteur, quel métiers rapidement, tu as fait à peu près ?
– Alors, j’ai d’abord été dans la marine marchande comme mécanicien.
– Sur les pétroliers non ?
– Sur les pétroliers oui c’est ça, et puis ensuite, alors, j’ai fait un petit peu tout. Quand j’ai arrêté la marine marchande j’ai fait tu petit peux tout, j’ai été bûcheron, j’ai été cuisinier, pas cuisinier mais plongeur en cuisine. Voilà un peu tous les métiers et puis en mille neuf cent soixante dix neuf, j’étais un peu itinérant, en fait, je trouvais des métiers, on été nourris logés.
– Oui.
– Donc, c’est vrai que ça m’évitait d’avoir à trouver un logement.
– Moi j’étais saisonnière, c’est un peu pareil.
– Oui, c’est un peu la même chose, voilà. Et puis donc, en mille neuf cent soixante-dix-neuf, je suis arrivé un peu petit par hasard au Puy et là je me suis quand même posé un petit peu.
– Et là, ça fait un p’tit moment que tu y restes maintenant.
– Ça fait presque quarante-cinq ans que j’y suis.
– Merci beaucoup. Donc, là, on a eu un petit peu ta relation au Puy. Est-ce que tu as une anecdote, justement par rapport à ton vécu au Puy ou en Haute-Loire ?
– Ah ben oui, alors en fait, quand j’ai dit tout à l’heure que je suis arrivé au Puy un peu par hasard, en fait, je revenais du sud de la France, de Perpignan exactement, j’avais terminé une saison de plongeur en restaurant et puis je savais pas trop ce que j’avais envie de faire ou ce que je voulais faire. Et puis je remontais vers le nord et j’arrive au Puy, c’était début octobre, il y avait déjà de la neige à l’époque et je cherchais un appartement. Et je vois, dans la rue une petite annonce.
À louer F2 loyer modéré. Alors loyer modéré, c’est exactement ce que cherchais.
– D’accord.
– Donc, du coup, bah, j’ai vu le propriétaire, et puis j’ai loué l’appartement et, en fait, j’y suis resté jusque, grosso modo, pendant cinq ans puisqu’en mille neuf cent quatre-vingt-quatre, si je me trompe pas, il y a eu un hiver qui a été particulièrement froid donc, au Puy, et ce qui fait que, alors c’est dans le quartier pas très loin de la place du Plot.
– D’accord.
– Ben c’était en fait rue Chèneboutrie.
– Oui, ok.
– Et donc, en fait, dans tout le quartier, les appartements ont gelés, c’est surtout les conduites d’eau ont gelé, parce qu’à l’époque elles étaient presque toutes en plomb, donc les conduites d’eau ont gelés, donc, bah, plus personne n’avait l’eau courante. On allait tous se ravitailler à la fontaine de la place du Plot. Et quand le redoux est arrivé, c’est à ce moment là qu’on s’est aperçu que toutes les conduites, quasiment, avait explosé à cause du gel et donc, entre autres, l’immeuble où j’étais a été complètement inondé.
– Alors toi qui étais dans la marine marchande, ça t’a rappelé des souvenirs.
– Ce qui fait qu’on a tous déménagé. Voilà, et puis alors, un peu plus tard, j’ai retrouvé un autre appartement avec le même propriétaire.
– D’accord.
– Qui avait cet immense qualité de, effectivement, de demander les loyers qui était nettement au-dessous de la normale, et ça, c’était quand même sympa.
– C’est clair oui, il y a des personnes comme ça. A Marseille, je connais un monsieur, enfin, il n’est plus de ce monde maintenant, mais qui avait pas mal d’appartements, mais lui, il préférait vivre dans la rue, et il louait pour pas cher, je crois, ses appartements, je ne sais même pas si il demandait quelque chose.
– D’accord. Ah oui, là c’est…Et en fait, l’anecdote sur ce propriétaire là, c’est que je suis resté après pratiquement vingt ans dans le deuxième appart où j’étais et donc le loyer n’avait pas bougé pendant vingt ans.
– Ah ouais.
– Et puis, un jour, je lui ai dit, quand même, votre loyer il est vraiment bas comparé à d’autres, et m’a dit oui, je sais. Et il m’a dit j’aurais besoin d’argent, j’augmenterai mais comme je n’ai pas besoin d’argent, je n’augmente pas. Pour qu’un propriétaire dise ça, c’est rare, c’est très très rare.
– C’est beau.
– Alors après, j’ai redéménagé. J’ai trouvé maintenant un autre appartement qui ressemble beaucoup à celui que j’avais avant et puis pareil, je suis tombé sur un proprio qui est sympa .
– Ok tu me refileras le nom de ce proprio.
(rires)
Merci pour tout ça Jean-Pierre. Ben maintenant, t’as raconté un petit peu ta relation au Puy, ton anecdote, on va passer au jingle. Tu es un musicien, je vais te demander de faire le jingle, je te donne une petite aide. Tiens pour faire le jingle, tu fais un petit morceau.
– Je tourne ok.
Musique jingle
– Ahhh, nickel ! On voit que c’est un conteur, ça fait un peu comptines pour enfants, merci beaucoup. Alors, on va passer au confessionnal. Je te pose des questions.
– Oui.
– Je te fais deux propositions normalement, tu choisis celle que tu veux. Tu peux choisir les deux ou aucune.
– Proposition ou des questions ?
– Oui des questions, je ne te fais pas de propositions, on ne se connaît pas assez Jean-Pierre, écoutes hein.
(rires)
– On a le choix entre deux questions en fait ?
– Oui, c’est ça. Noël ou Pâques ?
– Noël.
– C’est plus magique ?
– Ben c’est l’occasion de revoir la famille.
– Ok, c’est vrai, rêver ou exister ?
– Ah, alors là. C’est impossible pour moi de trancher entre les deux.
– C’est vrai ?
– Les deux sont très importants exister, c’est évident, ben oui, c’est vital.
– On ne peut pas rêver si on n’existe pas.
– Voilà, et puis rêver, c’est indispensable.
– Oui, ça aide beaucoup, ça marche. Louve ou fourmi ?
– Plutôt fourmi moi.
– Ouais, c’est vrai ?
– Oh oui.
– Pourquoi ?
– C’est celui qui travaille, c’est ça ?
– Oui.
– Moi j’aime mieux, moi ch’ui plus…oui oui.
– Plus dans ce sens. Oui après, ça peut être autre chose.
– Non non, ch’ui pas… Je suis du genre à être travailleur et un peu obstiné.
– Vin ou bière ?
– Oh vin. Alors bière, alors là, pas du tout.
– Quelle couleur le vin ?
– Rouge.
– T’as une petite marque préférée ?
– Je les connais très peu. En fait, je bois quasiment jamais, sauf quand je suis avec des amis.
Donc, je bois très, très, très rarement, mais par contre j’aime le bon vin. Alors là, j’y connais rien du tout.
– Pourvu qu’il soit bon.
– Pourvu qu’il soit bon voilà.
– Minorité ou majorité ?
– Moi, je dirais plutôt des minorités.
– Je m’en doutais. Est-ce que tu peux développer un petit peu ?
– Ben parce que majorité, ça veut dire être comme tout le monde et ça m’enthousiasme pas vraiment. C’est pour ça que je préfère les minorités parce que les gens qui appartiennent à des minorités sont en général plus enrichissant à fréquenter que les gens qui appartiennent, entre guillemets, à la majorité. Les gens qui font comme tout le monde, c’est pas… On connaît leur vie, alors que les minorités, on découvre leur manière de vivre. C’est beaucoup plus intéressant, plus enrichissant.
– Moi, j’invite les personnes à lire l’article de Bonjour Marcel sur toi, parce qu’ils finissent toujours à la fin par… Tu sais, marcel, faire un, comment on appelle ça ? Un accro, pas un acronyme, tu sais, avec le M de Marcel, le A…
– Ah oui, ah oui.
– Tu avais écrit un petit texte…
– Ça remonte à loin ça.
– Et c’était sur les minorités en Amazonie justement.
– D’accord.
– Et il était très beau ce texte donc, j’invite tout le monde, voilà à lire cet article, pour la fin spécialement, le reste aussi, mais bon, voilà. Pépin ou noyau ?
– Alors là, euh…
– Je sais pas d’où elle m’est sortie mais bon.
– Pépin parce que ça me fait penser au raisin et j’aime bien le raisin.
– D’accord. Tu manges les pépins des raisins ?
– Ça m’arrive. Ben en fait, à une époque, je faisais des cures de raisin.
– D’accord.
– J’ai arrêter un petit peu maintenant. Et quand on fait une cure de raisin, il faut manger et mâcher les pépins. C’est important.
– Ok, ça marche. Pologne ou Émirats arabes unis ?
– Haha, je connais les deux.
– Ben oui je sais.
– Alors Pologne, parce que ça été le premier voyage que j’ai fait à l’étranger.
– Mowie po polsku ? Nie rozumiem ? Ahhh tu parles pas polonais ?
(rires)
– Ah non, je parle pas du tout du tout.
(rires)
Non oui bien sûr, ça été le premier voyage. Arabes unis, j’y était un petit peu euh… un peu déçu.
– Ouais.
– Parce que c’est…
– C’est sans âme un peu ?
– Ouais, y’a pas d’âme du tout.
– On m’avait proposé d’aller travailler, j’ai fait non.
– Mais la Pologne… en fait, c’est une raison affective surtout, à la fois professionnelle et puis affective, parce que les gens que j’ai rencontrés sont… déjà les gens qui m’ont, qui m’ont permis d’aller en Pologne, sont vraiment… J’ai plus de contact avec eux, mais c’était vraiment des gens vraiment bien. Et puis les polonais, que j’ai rencontré là-bas ils sont aussi des gens très bien.
Je parle au passé, parce que c’était en quatre-vingt-dix, ça remonte loin. En quatre vingt dix-quatre vingt onze…
– Les personnes font beaucoup moi je dis, à la beauté du paysage. C’est à dire que parfois on me demande quel est ton endroit préféré… S’il n’y a pas les personnes qui vont avec… Moi j’ai aimé Saint-Nazaire, certaines personnes trouvent que c’est moche, et j’adorais peut être aussi grâce aux personnes qui étaient là-bas.
– Bien sûr.
– Vaut mieux peut être un paysage qui est pas beau mais avec des personnes sympathiques.
– Ben oui, oui oui.
– Écrivain ou chanteur de blues ?
– Écrivain. Là je le sais, c’est quand même mon métier et c’est vraiment ce qui me…
– Te porte ?
– Oui c’est ce qui me porte. Musicien, alors là, si je retiens le terme de fourmi, je suis un musicien laborieux qui arrive à peu près à quelque chose avec beaucoup de travail mais je suis pas musicien en fait.
– Ouais, c’est pas fluide.
– Non non. Une fois on m’avait poser la question il y a très longtemps, une question qui m’avait surpris sur le moment, est-ce que tu es plus musicien ou mélomane ? Et en fait, je suis mélomane plus que musicien. Je suis musicien, parce que j’essaye de… Avec beaucoup d’efforts.
(rires)
– Ça marche. Jaune ou noir ?
– Noir, puisque ça correspond à des gens, jaune, enfin, je connais pas de chinois. Noir parce que je vois tout de suite un visage, des gens que je connais.
– D’accord, tu vois un visage toi ?
– Ben oui.
– Alors là, c’est un ami qui m’a demandé de te poser cette question.
– Oui.
– Hein, voilà. Je sais pas si tu vas la trouver marrante moi je la trouve assez marrante, bon, j’y aurais pas pensé comte de Monte-Cristo, où le compte est bon ? Psss, c’est une p’tite blague.
– Comte de Monte-Cristo, puisque le compte est bon c’est…
– Le jeu…
– Ah quoi que, ça m’est arrivé de temps en temps, très rarement de le regarder.
– Ouais ?
– De m’y entraîner, de m’apercevoir que…fiou… Ils y en a qui sont vraiment très, très fort.
– Le comte de Monte-Cristo.
– Le comte de Monte-Cristo un peu oui, parce qu’il faut choisir quelque chose. Mais bon, on en entend tellement parler de ce truc, ça doit être la quatorzième ou quinzième version qu’on sort, c’est bon.
– Bon, ça peut être ni l’un ni l’autre alors ?
– Ouais, ni l’un ni l’autre.
– Conter ou raconter ?
– Ah, conter. C’est pas tout à fait la même chose.
– Alors, je sais pas si tu connais ces conteurs. Certains, oui, bien sûr mais Salim Hatubou.
– Non.
– Alain Decaux.
– Oui, ah ben oui !
– Ou Jean de la Fontaine ?
– Ah.
– Lequel choisirais-tu ?
– Ben Alain Decaux, parce que… Enfin, je peux pas dire que je le connaisse, mais je l’ai vu quoi.
Lafontaine, lafontaine, je connais quelques textes.
– Moi, ça a bercé mon enfance.
– Mais oui, bien sûr.
– Comme tout le monde.
– Mais c’est surtout Alain Decaux surtout, parce qu’en fait c’est lui qui…Je me souviens de l’avoir écouté à la télévision, je devais avoir douze ou treize ans à peu près. Ses premières émissions où il racontait l’histoire , j’étais scotché devant et ça, je me suis toujours souvenu que ce qu’il disait ressemblait à un conte mais en fait, tout était vrai.
– Ah, c’est marrant ça.
– Et ça, c’est extraordinaire.
– La façon de conter comme tu dis.
– Ah ouais, c’est extraordinaire, on le suit comme un conte, comme quelque chose de prodigieux et en fait tout est vrai, ça, c’est très, très fort de la part d’Alain Decaux. C’est, je crois que c’est un des premiers à avoir eu l’idée de rendre l’histoire vivante.
– Parce que c’est comme si, c’est un peu la différence entre conter et raconter, raconter il y a pas d’âme vraiment et conter, tu emmènes la personne avec toi, tu l’embarques, tu…
– Enfin c’est pas cette distinction là.
– C’est quoi, quelle distinction ?
– Conter, y’a plus de travail derrière, ouais c’est ça.
– Ouais.
– Raconter, on peut raconter à une anecdote.
– Une blague.
– Tout le monde peut, tout le monde sait raconter une anecdote. Conter, ça demande un travail préalable.
– C’est clair quand on t’entend, tu as fait une petite intervention là pour le festival Jazz en Velay ce week-end. Bon, le podcast sera diffusé dans quelques semaines donc ce sera passé depuis longtemps mais tu as mis combien de temps à écrire ce conte ?
– Oula, ça a été très vite. Ça été très vite parce que je sortais des fêtes du Roi de l’Oiseau et en fait alors pour les fêtes du Roi de l’Oiseau, donc j’avais deux spectacles à préparer, un pour les scolaires et un pour tout public sur Pieter Brueghel, puisque le thème c’était Pieter Brueghel, et là ça m’a pris énormément de temps. Et donc ce qui fait que je me suis occupé du texte de Pieter Brueghel, quasiment jusqu’au départ des fêtes du Roi de l’Oiseau donc je l’ai présenté, j’ai fait onze représentations en tout.
– Ok.
– Et une fois sorti des fêtes du Roi de l’Oiseau, tout de suite, je me suis attaqué au texte sur…
– Mais t’es formidable, est-ce qu’on peut le lire quelque part, sur leur site ou pas ?
– Ah, je sais pas, moi, je l’ai chez moi, et encore non, je l’ai dans la tête maintenant.
– Dans la tête ?
– Oui oui.
– D’accord.
– Alors j’ai mis une semaine pour l’écrire et le travailler. Ça été très, très vite.
– Magnifique. Est-ce que dans les contes, mais on en parlera tout à l’heure, faudra que je te pose quelque chose sur les comptes par rapport pas à une morale mais tu vois… Je te demanderais ça tout à l’heure, j’essaierais de m’en rappeler. Conter mille fois un compte, ou conter un conte mille fois ?
Conter mille fois un conte ou conter un conte mille fois.
– Ben c’est pareil, c’est la même chose.
– Oui, je suis bête, c’est pas ça non non c’est pas ça pardon. Conter mille fois un conte, ou conter une fois mille contes alala fiou ! Ça y est.
– Euh…
– Je suis pas réveillée ce matin.
– Alors je préfère conter mille fois un conte. Oui, parce qu’en fait il évolue, ça le fait évoluer.
– Je ne sais pas pourquoi, je m’en doutais que tu me dirais ça.
– Oui parce que le jouer, j’allais dire le jouer, parce que bon c’est par rapport au théâtre, mais le jouer une fois, c’est frustrant quand même. Parce qu’on le… et après c’est fini quoi.
– Et puis, c’est marrant ça, mon grand-père était conteur, c’était un cousin d’Henri Pourrat, informateur d’Henri Pourrat, et je me rappelle dans un livre, alors c’est pas un livre d’Henri Pourrat même mais c’est quelqu’un qui avait repris un petit peu l’histoire d’Henri Pourrat peut être les contes. On a le conte de mon grand-père quand il le faisait à 37 ans et après à 63 ans, c’est pas du tout la même chose.
– Et non, ça évolue en permanence.
– Ça s’appelait la moutarde. Après je pourrais pas te le conter mais c’était sur la moutarde.
Et ben, écoutes, qu’est-ce que je pourrais te poser d’autre comme question ? Et be y’a du bruit hein ?
– Y’a du bruit. Mais bon on laisse passer de toute façon.
– Est-ce qu’il y a un conte pour toi, alors pas forcément un des tiens qui t’a le plus marqué dans ta vie ?
– Non. Non, en fait le… Ah si, peut être un des contes que j’ai entendu il y a très longtemps par un conteur Michel Hindenoch, là donc en fait qui parle de petits lutins qui sortent de terre.
– D’accord.
– Au début il y en a dix puis après il y en a cent puis après il y en a mille puis après il y en a dix mille. Et, en fait, j’ai appris plus tard que ce conte, il s’était lui-même inspiré d’un conte qui est sénégalais, et en fait, je me suis aperçu qu’on pouvait faire plein de variantes sur ce même conte et je me suis, et c’est là que j’ai compris en fait, comment un peu, comment travaillaient les conteurs, en fait. On prend un conte, une trame, et puis on la transforme, on la transforme, on la fait changer de région, et tout ça, et ça c’est ce qui m’a le plus… Et en plus, ce conte dit par Hindenoch, était vraiment très, très beau. Moi, j’en ai fait ma propre version et j’ai eu la chance d’aller raconter ce conte là au Sénégal.
– Ah super !
– Donc en fait, les gens ont reconnu leur trame à eux, mais transformée à l’européenne.
– Ah c’est génial ouais.
– Et ça, c’est assez extraordinaire.
– Ben, je vais te poser la question que je voulais te poser tout à l’heure, c’est une question un peu ouverte, est-ce qu’à la fin, on peut dire qu’à la fin de chaque conte, il y a une morale ou une leçon de vie ? Ch’ai pas comment on peut dire, est-ce qu’il y a quelque chose à retenir ou pas forcément?
– Alors oui, alors bien sûr qu’il y a des contes, y’a beaucoup de contes qui ont des morales. Moi, je cours pas vraiment après.
– D’accord.
– Parce que c’est le, c’est un petit peu agaçant, parce que, à force de dire des contes avec des morales, on finit par s’imaginer qu’on est soi-même avec une très grande morale. C’est pas très très bon.
– C’est pas génial.
– Non, moi en fait, ce qui m’intéresse le plus, mais là ça vient peut-être de ma formation de comédien au départ, ce qui m’intéresse le plus, c’est les émotions qu’il y a de contenues dans les contes.
– D’accord.
– Il y a une succession de sentiments, d’émotion que moi en tant que conteur que j’exprime, que j’essaie d’exprimer le mieux possible, de la manière la plus fine possible. Et c’est ça qui est intéressant. Ce qui se passe n’a pas vraiment de grand intérêt pour moi. Ce qui m’intéresse, c’est l’évolution des sentiments et des émotions qu’il y a entre les différents personnages. Là ça devient intéressant.
– Tu fais comme une musique avec les émotions ?
– Oui, en plus, c’est vrai. Mais ça, c’est le… Là je rentre un petit peu dans le domaine des comédiens. Donc, bien sûr, moi, je me considère comme étant…
– Un conteur est forcément un comédien ?
– Non, non non, non non. Alors, et en plus il y a toute une polémique à ce propos-là.
– Ah oui ? Mince.
– Parce que le… normalement… Enfin, certains conteurs disent qu’un conteur ne joue pas et ça n’a rien à voir avec le comédien, un conteur il conte et un comédien il joue. Ce qui est à la fois vrai et pas vrai, parce que je ne connais pas un seul conteur qui, à un moment donné, ne se met pas un petit peu à jouer, à interpréter si tu veux, et puis, bon le…, Moi, je me considère comme un comédien qui est venu au conte, voilà. Ce qui me passionne le plus, c’est l’expression des sentiments et des émotions. C’est ce qui m’intéresse le plus.
– C’est joli en plus, dis comme ça. Très bien, écoute, je te propose de passer un petit peu à la ville du Puy, la Haute-Loire…
– A oui.
– Pour te demander comme tu es au Puy depuis longtemps, si tu as un commerçant un petit peu, que tu voudrais mettre en avant.
– Alors, oui, euh… Un commerçant que j’aime bien, ben c’est le A Tempo là donc qui est maintenant en bas de Saint Laurent c’est ça ?
– Vers Carnot là tout ça oui.
– Alors, en fait, le Damien et Nicolas, les, je les connais depuis très longtemps, mais bon, j’ai pas, je vais pas… C’est pas un magasin où je vais très souvent puisque je n’achète pas une guitare toutes les semaines, mais par contre, je les connais depuis très longtemps et la première fois je les ai connu, ilsl étaient installés à Saint-Etienne-Lardeyrol, dans une ancienne école, sur la place, et en fait, il n’y avait pas une boutique, c’est l’atelier qui servait de boutique.
– C’est merveilleux.
– Ce qui fait qu’on rentrait directement dans leur atelier et là, la première fois que je suis rentré, je voyais suspendus au plafond, des violons, des violoncelles, des contrebasses, des guitares, des… et en cours de fabrication, avec, il y avait l’établi, tout, et là, c’est prodigieux.
– Et c’est le souvenir qu’on garde. Tu vois, là tu me parles de ça et tout de suite me vient en tête, vers Issoire, je sais pas Saint-Germain-Lembron, je sais plus, y’a des gâteaux qui sont faits, une famille, je ne sais pas si on voit encore le père maintenant mais c’est possible. Quand j’étais petite, on rentrait et tu avais les gros sacs avec tous les gâteaux, t’avais des miroirs, avant d’accéder à la boutique. C’était magnifique, tu vois, j’en garde encore le souvenir, alors on va dire quarante ans après quoi.
– Bien sûr.
– Maintenant ça a un petit peu changé. Des fois, il y a toujours le papa qui est, qui est assez âgé, enfin qui y était la dernière fois que je… Et voilà, c’est les gâteaux de Landon, ils sont très, très bons, où les trouvait sur les marchés du Puy-de-Dôme parce que je suis de là-bas. Mais c’était un endroit, je me rappelle c’était une boutique à merveilles quoi. Et c’était fabuleux. C’est vrai que maintenant, peut-être pour des causes d’hygiène, ça n’existe plus comme ça, mais c’était magnifique de voir ces sacs, des miroirs, des choses comme ça. Donc Damien était déjà à Saint-Etienne-Lardeyrol ?
– Alors moi je parle de ça, il y a… J’ai du mal à me refixer…
– Mais il a quel âge Damien ?
– Je sais pas.
– Non, on sait pas mais c’était pour la plaisanterie.
– Oui mais moi je parle… Quand je l’ai vu à St-Etienne ça doit remonter peut-être au moins à une quinzaine d’année.
– Ouais et puis c’est quelqu’un de très bien. Je connais que Damien, je ne connais pas Nicolas, mais c’est quelqu’un vraiment de super sympa.
– Quoi que, peut être treize ans. Treize ans, parce que, en fait, moi, je suis et j’ai commencé le jazz en amateur il y a quatorze ans à peu près donc ça doit être à ce moment là que j’ai dû le …
– D’accord, est-ce qu’il a maintenant, on a fait le tour, oui, commerçant, parce que tu, oui, après tu fais les vide-greniers, comme tu me disais mais bon voilà.
– Oui mais mes boutiques préférées, c’est les vide-greniers.
– C’est chez vous, messieurs-dames, voilà, quand vous voulez faire les vide-greniers. Et est-ce que tu as un petit resto ou un bar où tu aimes aller ?
– Ah ben, le bar que je connais le mieux au Puy, c’est le Yam’s. Le bar le Yam’s qui est place de la Laines, ça s’appelle comme ça je crois. Bah oui, cela fera à peu près trente cinq ans que j’y vais. J’y vais quasiment toujours au moins une fois par jour.
– Qu’est-ce que tu prends, un petit café,
– Oui un café.
– Tu lis le journal ou pas ?
– C’est ça. Parfois, j’y vais le matin très tôt, parfois en fin d’après-midi, mais de toute façon je prends un café. Là, j’y vais presque tous les jours et ça fait trente-cinq ans que ça dure.
– C’est ton moment à toi.
– Oui, c’est une habitude que j’ai, voilà.
– Une petite routine qui fait du bien.
– Ouais, bien sûr. Parfois, ça me permet de sortir un peu quand je suis resté chez moi un peu trop longtemps, ça me permet de sortir prendre l’air.
– Et est-ce que ça a changé de patron depuis…
– Ah oui. Enfin alors le patron, il est à la retraite maintenant, je l’ai connu il travaillait, il servait, il s’occupait là. Ensuite il est, maintenant il est à la retraite. Alors ça a changé de gérant bien sûr.
– Mais ça a pas empêché que tu y retournes.
– Oui oui bah bien sûr. Ah oui et puis il a changé d’ailleurs plusieurs fois en dix-sept ans mais j’y vais toujours.
– C’est marrant des fois de voir l’évolution des lieux, c’est chouette. Ca peut faire l’objet d’un conte.
– Ça pourrait oui.
– Voilà, je passe des commandes en même temps. Ok, super. Et si on parlait d’associations ?
– L’association, ben y’a la…laquelle… Bon ben, y’a Jazz en Velay, bien sûr, et puis y’a SOS Loire Vivante aussi.
– D’accord.
– L’association, j’aime beaucoup ce qu’ils ont fait en fait. Bon, ils sont connus pour la bataille qu’ils ont menée pour empêcher qu’il y ait un barrage, donc au lieu-dit Serre de la Fare, ça remonte à trente ans en arrière, et alors j’étais déjà au Puy mais j’ai pas participé à cette bataille là, mais j’ai pris contact avec eux un peu plus tard, mais non, mais c’est quand même magnifique ce qu’ils ont fait, parce que maintenant, ils sont en train justement de parler de cette bataille qui a duré pendant six ans.
Six ans, mais tous les jours, il y avait toujours en permanence des gens sur place pour empêcher le… Que les travaux se fassent. En plus de ça, il y a des techniciens, des chercheurs de très haut niveau qui sont venus expliquer qu’il fallait pas faire de barrage, que c’était pas la vraie solution, mais ça a duré pendant six ans.
– Six ans, c’est énorme.
– Et ce qui fait que maintenant, on entend tout le monde parlé même tous les élus et tout disent que… Notre belle Loire sauvage et tout… N’empêche que si l’association n’avait pas été là il y a trente ans, et ben, on n’aurait plus de belle Loire sauvage.
– Je crois que les associations on disait, il y a pas si longtemps que cela, font quand même un travail formidable.
– Oui mais bien sûr.
– Et elles sont très importantes dans le tissu social.
– Donc voilà, donc, j’aime beaucoup ce qu’ils ont fait. Donc, voilà, donc, ce sont des gens que je connais un petit peu mieux maintenant.
– Tu peux nous parler un petit peu de ta participation avec Loire Vivante, parce que que tu fais…
– Oui, alors, en fait le depuis pas mal d’années déjà, ils lancent des concours chaque année. Donc les écoles participent, mais les écoles, tout le long de la Loire jusqu’à Saint-Nazaire.
– C’est génial.
– C’est un grand projet. Avec les élèves font, dessinent leur coin de loi sur des grands draps en peinture, comme ça, et puis donc, et puis, à la fin, y a plusieurs gagnants bien sûr, entre autres, l’école qui gagne, gagne l’intervention d’un conteur dans leur classe.
Alors suivant le département dans lequel il est, ben ils appellent un conteur de de la région.
– Du coin, toi tu ne vas pas à Saint-Nazaire par exemple ?
– Ben non. Et donc moi, ça m’est arrivé plusieurs fois d’intervenir en Haute-Loire. D’ailleurs, je vais intervenir encore dans pas très longtemps. Donc, ce qui fait qu’alors, je… Pour l’occasion, j’invente un conte qui parle de la Loire.
– D’accord, et tu veux rajouter quelque chose par rapport à Loire Vivante ?
– euh… Ah si ben justement, la bataille qui a eu lieu sur Serre de la Fare, on fait une lecture, ça va être joué au centre Pierre Cardinal dans une quinzaine de jours à peu près. Je crois que c’est pas vendredi, c’est pas demain, mais c’est euh… Dans quinze jours à peu près.
– Dans quinze jours, je ne sais pas si le podcast sera diffusé à temps. Mais bon c’est… Ils le font régulièrement chaque année ou pas du tout non ?
– Non, non, non, non, c’est vraiment pour les trente ans. Donc, c’est une lecture avec des diapositives, qui raconte toute cette bataille qui a duré pendant six ans.
– D’accord. J’aime bien aller me baigner dans la Loire moi.
– Et oui.
– J’attends l’été avec impatience pour ça. Et je voulais maintenant te demander de parler un peu d’artiste.
On va parler de toi en tant que conteur et musicien aussi, si tu veux, mais est-ce que tu as un autre artiste à nous…
– Ben en fait oui, c’est relié un peu avec la manière dont je suis devenu conteur. En fait quand je suis arrivé au Puy en mille neuf cent soixante-dix-neuf, quatre-vingt. Pratiquement dès l’année mille neuf cent quatre-vingt-un, je me suis inscrit dans un cours de théâtre qui était dirigé par Jean-Louis Roqueplan, donc que tout le monde connait maintenant, puisque c’est celui qui à lancé les fêtes du Roi de l’Oiseau.
– Le carnaval aussi à l’époque quand il existait.
– Le carnaval… Et donc, j’ai commencé par rester trois ans, de quatre-vingt-un à quatre-vingt-quatre, trois ans dans son atelier de théâtre, de formation, et ensuite, avec deux autres amis, on a monté notre propre troupe de théâtre, qui s’appelait donc à l’époque la compagnie Polichinelle, et donc on créait des spectacles pour enfants. Donc à cette époque, j’étais comédien, j’étais pas encore conteur là. Et puis donc, entre autres, on a été embauchés très rapidement pour le carnaval par Jean-Louis Roqueplan.
– C’était dans les années quatre-vingts… Ben oui puisque tu parlais de l’hiver quatre-vingt-quatre.
– Quatre-vingt-quatre, voilà, c’est ça donc, en fait, la compagnie Polichinelle, c’est quatre-vingt-quatre. Et puis donc, on a continué comme ça, à créer des spectacles pour enfants, et donc, aux alentours de l’année quatre-vingt-douze par là, donc, c’est ça, on a duré sept ans, moi, j’ai commencé à devenir un petit peu conteur. J’étais un petit peu attiré par le conte, et puis je me suis lancé dans le compte, comme ça. Donc, j’ai quitté la compagnie Polichinelle qui a été remplacée, et donc j’ai été remplacé par un comédien qu’on connaît bien maintenant au Puy, donc Christophe Huet, donc que tout le monde appelle Coq.
– Et voilà, c’est ça, tu m’as dit Coq tout à l’heure.
– Mais oui.
– Je me suis dit c’est qui Coq ?
– Coq, c’est Christophe Huet.
– Bien sûr.
– Donc qui, en fait, est venu me remplacer là, tout simplement. Il a commencé donc comme ça sa carrière de comédien, et assez rapidement, il est devenu comédien professionnel, et puis il l’est toujours.
– Il l’est toujours. Il a fait partie du tableau prodigieux.
– Oui, bien sûr, il est très, très souvent appelé par l’Alauda. Donc, en fait, dans les années quatre-vingt-quatre, quatre-vingt-cinq, y a eu à la fois la création de l’Alauda.
– C’était le Bouffadou non ?
– Alors le Bouffadou c’était…
– C’était quoi exactement ?
– Le Bouffadou, c’est une troupe de théâtre mais amateur.
– D’accord, c’est Jean-Louis Roqueplan qui…
– Au départ oui, au départ, c’est lui qui a, qui dirigeait le Bouffadou, et ensuite donc, il est sorti du Bouffadou. Donc, il y a eu la création de la compagnie professionnelle l’Alauda. En même temps il y a eu le Mayapo. Et puis il y a eu Polichinelle. On était trois troupes professionnelles d’un seul coup en deux-trois ans à être crééés au Puy-en-Velay.
– Alors qu’ il ne devait rien y avoir avant quoi.
– Ah mais il n’y avait rien avant.
– C’était un désert culturel.
– Ah complètement oui. Et en fait, moi je suis devenu conteur un petit peu, euh, alors à un moment donné quand… En fait c’est une amie qui travaillait avec nous à Polichinelle à cette époque-là, dans les années quatre-vingt-cinq par là donc qui m’a dit trois ou quatre ans plus tard, elle m’a dit tout simplement tu devrais dire des comptes, je suis sûre que ça te plairait. Moi, j’y pensais pas du tout. Alors j’ai pris les contes de Grimm à la bibliothèque, j’ai commencé à en lire quelques-uns, j’en ai appris quelques-uns, je me suis un petit peu proposé dans quelques classes avec des instituts que je connaissais là et puis, ça m’a plu et j’ai continué et ça a démarré comme ça. Ce qui est curieux, c’est que quand ça a démarré, je suis devenu en fait conteur pour la première fois en mille neuf cent quatre-vingt-six. J’étais, à ma connaissance du moins, le seul en Haute-Loire, et j’étais persuadé que j’étais le seul en France. Je me suis dit, tiens, je suis en train d’inventer un métier.
(rires)
Voilà, et en fait, juste après, j’ai entendu dire qu’il y avait d’autres conteurs mais on n’était pas beaucoup à cette époque-là. Maintenant ça c’est beaucoup développé mais dans les années quatre vingt dix, on était vraiment très, très peu en France à être conteur professionnel.
– Oui et puis tu as commencé à faire des tournées vagabondes non un peu ? Enfin, dans les années quatre-vingt-dix.
– Alors, dans les années quatre-vingt en fait, c’est un couple de professeurs en fait qui enseignait le français à Lódz, c’est en Pologne, donc, alors, tous les étés, ils revenaient en Haute-Loire, puisqu’ils sont originaires de la Haute-Loire. Et donc, ils sont venus à un de mes spectacles que j’ai joué pendant l’été, et à la fin du spectacle, ils sont venus me voir et m’ont dit ce que tu fais, ça nous intéresse bien, ce serait bien pour développer la langue française. On travaille à Lódz en Pologne, on peut aussi te faire venir là-bas et effectivement, ça s’est fait. Donc, c’était en mille neuf cent quatre-vingt-dix, si je me trompe pas, je suis parti à Lódz en Pologne, et ce qui est marrant, c’est que c’était pas très, quasiment, Le mur de Berlin était tombé depuis très peu de temps.
– Et oui, Neuf novembre quatre vingt neuf
– Donc, en fait, j’ai traversé l’Allemagne, donc, il y avait plus de mur et rien qu’au niveau de la monnaie, on avait l’impression que les gens étaient complètement perdus. Parce que je me suis arrêté à un moment donné car j’étais en voiture, je me suis arrêté dans l’ex Allemagne de l’est, et j’ai voulu payer avec des deutschemark de l’ouest mais les gens, ils ne savaient pas quoi en faire.
Alors du coup, ils m’ont offert le café, parce qu’ils ne pouvaient pas rendre la monnaie. C’était assez surprenant.
Et donc, là-bas après, je suis tombé sur des, alors ils travaillaient dans l’Université de Langue Romane.
– Oui alors j’ai vu ça, philologie.
– La philologie romane.
– Je me suis dit, qu’est-ce que c’est que ça ?
– C’est pointu, c’est très très pointu.
– Ah oui.
– Ils étudient la grammaire et la sémantique des langues latines, romanes et tout.
Et je suis tombé sur les étudiants qui parlent le polonais, ils parlent français, ils parlent italien…
– Ah mais c’est ça les polonais, j’ai travaillé en Pologne à Cracovie tu vois et tu parles français, tu te dis ils ne vont pas comprendre… pouh ! T’essaye de parler anglais, pouh ! Allemand pouh ! Tu te fais avoir à chaque fois. Ils sont très fort en langue.
– C’est vrai. Et donc en fait, j’animais des ateliers théâtre en langue française avec des étudiants qui étaient polonais. Et c’est fort.
– Ça devait être chouette ouais.
– Et la grande chance que j’ai eu, c’est que, là c’est vraiment un coup de chance extraordinaire, c’est que au moment où j’étais en Pologne, il y avait euh le représentant des alliances françaises qui était là.
– D’accord.
– Mais il n’était pas là pour moi. Il venait pour d’autres raisons qui n’avaient rien à voir. Et puis ben on lui a dit, tenez, il y a un français qui est là, il est conteur. J’ai été le voir, on a discuté et il m’a dit ce que tu fais, ça peut intéresser les alliances françaises, vas au siège à P, c’était boulevard Raspail à l’époque, explique leur ce que tu fais, ça peut les intéresser. Alors, j’ai pris contact avec le siège de l’alliance française à paris. Ils m’ont dit ok, on prend note de tout ça et deux trois ans plus tard, ils ont commencé à m’appeler et c’est là que, en fait, grâce à eux, j’ai pu partir dans énormément de pays différents.
– L’Égypte, la Norvège…
– La Norvège, enfin, pratiquement tous les pays du nord, j’ai les ai fait, entre le Luxembourg, la Belgique, le Danemark, la Norvège, la Suède, les pays de l’est aussi, la Pologne, la République Tchèque. J’ai été en Afrique, j’ai été en Chine,
– Oui j’ai vu, Chine du sud.
– J’ai été aux États-Unis, mais pendant dix ans, ça a duré comme ça et là, c’était vraiment une très, très grande chance.
– Tu as un pays qui t’a le plus marqué ou pas, pas spécialement ?
– Non, pas vraiment, non, j’ai été très, très surpris par l’Afrique quand même parce qu’ils ont une manière de recevoir les conteurs, enfin d’écouter un conteur qui très, très particulière. Ça tient vraiment…
– A leur culture ?
– Oui à la culture, parce qu’en fait, ce qui est très curieux, c’est que, je parle même des adultes, le public sénégalais, ou maliens, ils écoutent, ils ont une écoute enfantine.
– Ouais.
– Ils y croient complètement. Et dès que le conteur arrêtent, ils redeviennent adultes. Et c’est surprenant, alors que nous, en Europe, on est des adultes, on a un léger recul. On écoute avec… On sait très bien que c’est pas vrai et tout, alors que eux sont comme les enfants, ils rentrent dans le conte, ils le vivent complètement.
– Tu parles d’enfant, regarde, y’en a qui passent.
– Oui, il y en a quelques uns.
(rires)
Et ça, ça m’a beaucoup, beaucoup surpris.
– Oui, après les occidentaux, ils ont du mal à se lâcher.
– Ça tient aussi, ouais, ça tient aussi à ça mais ce qui est très surprenant, c’est quand le conteur s’arrête de parler en deux secondes ils redeviennent adulte avec toutes les responsabilités. Ben ils sont quand même dans la vie contemporaine quoi, pareil, ils ont leurs soucis de tous les jours et tout.
-Tu vois les petits yeux qui s’éclairent quand tu racontes le conte.
– En fait, ce qui est le plus drôle, c’est que j’ai retrouvé la même chose au Puy. Parce que donc, bon, une fois je travaillais avec des écoles qui venaient au Puy, c’était au centre Pierre Cardinal, les classes venaient et donc, et puis moi, je racontais. Et là, une fois, il y a un instit, mais qui est, il était sénégalais du reste, comme il était prof, instituteur là, et donc… Alors les autres profs, quand ils venaient, ils s’installaient un petit peu, les enfants étaient assis par terre, l’instit, lui, était assis sur une chaise un peu à l’écart. Il en profitait pour, je ne sais pas, corriger des copies, il s’occupait pas trop. Et lui, c’est institut là sénégalais, il s’est assis par terre avec les gamins. Il a écouté le conte, il se marrait comme les gamins pareil, et dès que le conte a été terminé, il est redevenu instit, allez, allez on rentre. J’ai retrouvé exactement le comportement…
– Ah, ça a dû te faire plaisir.
– Ah mais oui, mais c’était… Et c’est là que j’ai compris que c’est vraiment une question de culture parce qu’ il était né au Sénégal, donc il a bénéficié pendant l’enfance de toute la culture sénégalaise et il l’avait toujours en lui.
– Et donc, du coup, quand on est conteur, le plus beau à voir, c’est ces petites étoiles que le public a dans les yeux quoi ?
– Oui bien sûr. Ça c’est le… Alors, faire passer le public un peu par tous les états, entre les moments où il rigole, les moments où il est content.
– Où il a peur. Il attend, il attend.
– Où il est attentif et c’est là que ça devient un immense plaisir pour le conteur, d’embarquer le, comme je disais tout à l’heure, d’embarquer le public dans les émotions voilà. C’est les sentiments, les émotions qui font voyager le public. C’est pas tellement le contenu en lui-même.
Enfin du moins, c’est mon point de vue à moi.
– Oui, je comprends ce que tu veux dire.
– Et c’est là que ça devient un immense plaisir pour le conteur et pour le public aussi.
– Je vais te parler aussi, parce que tu fais aussi des interventions donc on a vu les tournées vagabondes.
– Oui.
– Tu as les aventures solo, mais tu es aussi accompagné parfois, t’as un spectacle l’Arc à Trois Cordes j’ai vu, tu peux nous expliquer un petit peu ?
– Ah. Oui. Alors ça, c’était à une période, ça s’est arrêté parce que le musicien, il est parti dans le sud de la France, là, il est tombé amoureux alors bon…
– Ah ça y est et voilà, il aurait pu tomber amoureux d’une ponote quoi.
– Ben non. Mais en fait, oui, alors pendant plusieurs années, en fait on était trois au départ, c’est pour ça qu’on l’a appelé l’arc à trois cordes mais, donc il y avait, elle y avait Fabien, qui lui, était à la technique, c’était vraiment le technicien.
– Fabien Bayard Massot.
– Bayard Massot voilà donc lui, s’occupait de tout ce qui est création de lumières, des effets sonores, parce que donc, du coup, ça devenait un spectacle un peu plus élaboré que simplement un spectacle de conte. Et puis avec Christophe Guillot donc, à l’accordéon qui est un accordéoniste de formation jazz, donc ben qui était à Jazz en Velay pendant pas mal d’années. Et donc il y a un, enfin, il y a deux spectacles qu’on a créé donc, où en était tous les trois. Et donc alors la création de conte et musique, bon, c’est pas nouveau, ça se faisait, y’a beaucoup de conteurs qui travaillent avec des musiciens bien sûr et on l’a fait à notre manière et c’est vrai que ça a été une aventure assez extraordinaire.
– C’est enrichissant.
– Ah oui bien sûr oui, ça apporte énormément, d’autant plus que Christophe, il était très à l’écoute de, justement, des sentiments et des émotions qui était exprimés par le conte et il était très, très attentif à ça.
– Et donc, il adaptait lui sa musique ?
– Oui, alors ce qui a, dès le départ, on s’est dit qu’on va pas mettre, c’est pas un conteur accompagné d’un musicien. On a pris une option différente, on s’est dit, par moment, ce n’est plus moi qui raconte mais c’est toi avec l’accordéon. Et il y a des moments où moi je me taisais et en fait, l’action continuait de se dérouler mais c’était Christophe qui jouait à l’accordéon et le public comprenait très bien ce qui se passait.
– C’est lui qui est tombé amoureux ?
– Oui.
– Olala Christophe !
– Ben oui, il est parti, il est du côté de Béziers par là. Alors ça devient compliqué de…
– Et ouais, c’est ça. Peut être qu’il va revenir.
– Donc, ça était une période où j’ai travaillé avec un musicien et il y avait aussi des créations, des fonds sonores…
– Il y a une petite vidéo sur ton site internet donc on pourra revoir…
– Oh mon site internet, il faudra que je m’en occupe un peu.
– T’as pas d’insta ni de facebook toi ?
– Si, j’ai une page facebook.
– C’est vrai ? Ben je mettrai tout ça de toute façon
– Ouais ouais.
– Comme ça, les personnes pourront aller voir. Moi je voulais te demander quelles étaient tes sources d’inspiration ? C’est peut être un peu bateau comme question.
– Alors non non, ben en fait, ce qui est assez curieux, c’est que bon au début je lisais beaucoup de conte, bien sûr, alors les contes pour enfants. Je me suis beaucoup, beaucoup inspiré des contes de Grimm parce que c’est les plus connus. Mais en fait, assez rapidement, je me suis lancé dans l’écriture et j’ai commencé à faire mes propres contes et c’est ce qui m’a le plus intéressé, en fait, qu’est ce que je lis moi ? En fait, je lis beaucoup de biographies, des autobiographies, des livres d’histoire. Ben ceux d’Alain Decaux, par exemple, comme ça. Je lis aussi beaucoup de romans policiers. Ça surprend beaucoup, mais en fait…
– J’adore ça. Y’a plein d’énigmes, d’intrigues et tout.
– Mais ce qu’il y a surtout, c’est qu’il y a une trame qui est très intéressante. Il y a une succession d’événements dans un roman policier, il y a une succession d’événements, ça s’enchaîne, et c’est ce qu’on retrouve dans le conte. C’est ce que j’aime dans le conte.
– Et c’est marrant, parce que, oui, ces pas du tout ce qu’on penserait que tu lirais pour pouvoir t’inspirer.
– Et par contre, je ne lis jamais de romans, à part les romans policiers, sinon je ne lis jamais de roman, moi, c’est, je lis toujours, en fait, j’essaye dans mes lectures de revenir dans le concret.
Puisque pour ce qui est de partir dans l’imaginaire ça je sais faire. Donc du coup, c’est pour ça, je lis beaucoup de livres d’histoire, des livres historiques, où ce que je lis est vrai. Et à partir de là-bas, moi je commence à rêver et à imaginer des contes.
– En auteur de polars, tu en as un préféré ou pas ?
– Ah oui, San Antonio.
– D’accord, et ben voilà.
– Parce que l’air de rien, il part délire complet. N’empêche qu’il y a tout de même des trames, c’est…
– Il y a un livre de San, un spécialement de San Antonio.
– Ah mais je les ai quasiment tous lus. A la maison je dois en avoir cent, cent-soixante à peu près. Je les ai presque tous.
– Mais tu t’inspires pas aussi, parce que j’ai vu sur ton site web bien sûr, sources d’inspiration, des fois Italie, des fois Algérie, enfin peut être pas Algérie.
– Alors oui ça c’est le…
– C’est quoi, c’est par rapport à ton conte ?
– Oui.
– Tu veux dire que c’est plus le… Voilà.
– Alors y’a des contes que, des contes que j’ai, bah, comme le conte qui vient du Sénégal, entre autre. Il y a des contes qui viennent aussi du Québec, d’autres de contes chinois.Donc, je m’inspire de ces trucs là.
– D’accord.
– Mais en fait, je les déforme beaucoup. C’est simplement une base.
– Oui parce que des fois, on voit trois pays différents pour le même conte en sources d’inspiration.
– Pour la même séance, c’est pas le même conte.
– Ah d’accord ok.
– Parce qu’une séance, en général je parle pour enfants ou tout public, c’est à peu près l’équivalent. En général il y a trois contes que je m’amuse à relier entre eux. Je donne l’impression au public qu’il écoute un seul grand récit mais en fait, ce sont trois contes que j’ai reliés entre eux.
– Et, du coup, est-ce que tu as une routine d’écriture ou pas ? Comment ça se passe ?
– Alors, depuis quelque temps oui, ça m’a beaucoup surpris. Habituellement, enfin, pendant très longtemps, j’écrivais quand ça venait, des fois je mettais un an, un an et demi, deux ans avant d’écrire. Alors c’était vraiment quand j’avais le temps, quand j’avais une idée tout ça. Et là depuis, avec les fêtes du Roi l’Oiseau, depuis trente quatre ans, j’ai adopté une manière de faire qui est différente.
Je commence par… Alors avec les fêtes du Roi de l’Oiseau, dès que j’apprends le thème, comme le thème change chaque année, là pour cette année donc, dès que j’ai appris, c’était courant février.
J’ai appris que c’était Pieter Brueghel, donc la peinture flamande. Et donc je commence par prendre beaucoup d’informations, donc je vais sur internet, je vais à la bibliothèque, je me renseigne donc sur tout ce qui est…puisque le matériau de base est réel. Et voilà, après, il y a au cours de journées comme ça, il y a des idées qui viennent. Je ne note rien. Et puis, à un moment donné, je sens qu’il y a quelque chose qui commence à se construire et à partir de ce moment-là, je commence à écrire et là, du coup, quand j’ai commencé à écrire, c’est tous les jours et je ne m’arrête pas.
– Du coup, tu ne te réveilles pas en pleine nuit, tiens j’ai une idée, faut que je le note.
– Non non c’est dans la journée, non je ne note rien. J’ai tout dans la tête comme ça. En fait, ce que j’ai dans la tête, c’est des trames, une succession d’événements, je me dis tiens je vais créer tel personnage, il va faire ceci ou il va faire cela. Et quand je sens que c’est quelque chose qui commence à… ça a l’air de… ça me plaît bien. Là du coup et quand je commence vraiment l’écriture, là je ne m’arrête plus pour pas perdre le fil. C’est tous les jours. Là pour Brueghel, ça m’a pris un mois et demi grosso modo.
– Donc là, si on a envie de t’avoir en tant que conteur pour une fête, un festival ou quoi que ce soit. On trouve tes coordonnées, on te contacte simplement, comme je l’ai fait pour le podcast quoi ?
– Oui, bien sûr sur mon site, il y a mon numéro de téléphone, mon mail.
– Ou on va au Yam’s.
– Pour ceux qui me reconnaissent.
– Ça marche, est-ce que tu veux rajouter quelque chose par rapport à ton œuvre on va dire ?
– Moi, ce que je m’aperçois, c’est que le plaisir que j’ai de conter a évolué en quarante ans, j’y éprouve de plus en plus de plaisir. C’est assez bon signe. J’ai découvert l’écriture, alors, comme je le dis parfois, un peu en blaguant, parce que moi j’ai l’intention de continuer tant que je pourrai. Quand vraiment je ne pourrais plus c’est à dire en fait quand je serai trop vieux et que le public comprendra plus ce que je dis, je deviendrais écrivain. Voilà.
– et pas chanteur de blues ?
– Ahhh chanteur de blues…
– Peut être après ?
– Si j’arrive à être à peu près musicien, peut être oui. Ca c’est l’image, chanteur de blues à la terrasse des cafés, mais surtout, j’aimerais bien finir écrivain, ça me plairait bien.
– Merci beaucoup jean-Pierre pour tout ça. Moi, je vais te poser une question, est-ce qu’il y a un événement que tu trouves remarquable au Puy, ou qui se passe ailleurs et que t’aimerais voir au Puy ?
– Alors l’événement remarquable au Puy, c’est les fêtes du Roi de l’Oiseau.
– On est tous d’accord.
– on va fêter la quarantième l’année prochaine et je les ai toutes faites, depuis le départ. Là c’est vraiment l’évènement le plus extraordinaire que je trouve au Puy.
Un événement que nous trouve euh…?
– Moi, j’ai fait, je ne sais pas si tu connais Marcolès dans le Cantal, j’avais fait un petit festival, c’est fait je crois par les habitants de Marcolès, je ne sais plus, c’est conte et magie ou quelque chose comme ça. Tu rentres par groupe dans le village à la tombée de la nuit et tu déambules dans le village et parfois il y a une fenêtre qui s’ouvre, et tu as un conteur. C’est tout le village comme ça avec des conteurs différents. Je sais pas si ils le font encore, il me semble que oui ais c’est pas conte et magie je crois réellement le nom du festival mais ça j’aimerais bien le voir ici.
(rires)
– Ouais, si si.
– Sinon à Salut les ponots ! On a un slogan. Donc, tu as pas de festivals en dehors que tu veux…
– Euh non.
– A Salut les Ponots !, on a un slogan, c’est Crache ta lentille !
– Crache ta lentille ? Crache ta lentille.
– Ouais, on reste local et du coup c’est pour, pour dire, si il y a quelque chose que t’aimerais changer au Puy, si tu as une petite revendication à faire ?
– Moi, je trouve que pas vraiment, puisque je trouve que cette ville là, on arrive à maintenir une ville qui est encore à peu près viable, relativement agréable. Surtout alors là, le grand coup de génie qu’a eu la, je sais plus à quelle époque ça s’est fait, avec quelle municipalité s’est faite… Le jour où au jardin Henri Vinay, ils ont mis les pelouses libres d’accès.
– Ah oui c’est bien ça.
– Alors ça, ça été leur coup de génie. Ça a tout changé, alors là…
– C’est énervant d’avoir de l’herbe et de se dire qu’on peut pas la toucher, qu’on peut pas s’allonger, l’été, aire la sieste, pique-niquer ici, c’est génial.
– Du coup, quand ils ont pris cette décision là, le jardin Vinay est devenu dix fois plus agréable d’un coup. Sinon je trouve que ça reste encore une ville, euh ouais, pas trop. Alors, il faut faire attention, faut vraiment être prudent, parce que faut maintenir le plus de verdure possible, mais bon, il faut quand même je trouve qu’il y a des efforts qui sont faits.
– Mais ils peuvent en faire encore plus, tant que c’est de l’herbe, tant que c’est des arbres, ça nous va.
– Bon après c’est sûr, il faut éviter que la circulation… A la sortie des bureaux, c’est infernal mais c’est infernal dans toutes les villes. Ça tient pas qu’au Puy. Là, je crois qu’on n’y peut pas grand-chose.
– Ben écoute, je vais te demander, moi, de faire un autre jingle.
– Oui.
– Et on va passer aux questions sur la Haute-Loire.
– Ah ouais ?
Musique jingle
– Nickel ! Impeccable. Alors sur la Haute-Loire, c’est un peu comme tout à l’heure. Alors, je te fais des propositions, tu me dis ce que tu préfères ou pas. Les Orgues d’Espaly ou de Chilhac ?
– Ben, je crois que je ne connais ni l’une ni l’autre.
– Et ben ni l’un ni l’autre. Le château de Chavagnac ou le château de Rochelambert ?
– Ah, Rochelambert.
– Bon, t’as fait des petits contes là-bas ?
– Oui wais wais bien sûr.
– Artisou ou lentille ?
– Lentille.
– Ah ouais, t’aimes pas le fromage ?
– Ah pas du tout, alors pas du tout. Alors là, moi, je suis contre le fromage, moi si j’étais… Moi, j’interdirais le fromage.
– On serait pas copain alors. Tu sais ce que tu fais, si tu veux pas de fromage, moi je le prend.
– Et comme tous ceux qui détestent le fromage, le seul que je mange, c’est le gruyère.
– Et fondu non ?
– A peine.
– Ah c’est marrant ça, on devrait interdire les personnes qui n’aiment pas le fromage.
(rires)
Loire ou allier ?
– On va dire la Loire. Parce que l’Allier, je la connais un petit peu moins, mais la Loire oui et la Haute-Loire, enfin, c’est celle que je connais le mieux.
– Oui, voilà. Le plateau du Devès, je ne sais jamais si je prononce comme il faut, ou le plateau de la Margeride.
– Margeride, je trouve bien ouais ouais.
– Plus d’histoire, plus mystérieux peut être. Il peut y avoir des ambiances assez sympathiques.
– Oui, bien sûr. Mais y’a plein d’endroits, en fait, en Haute-Loire, comme ça.
– Tourbière du Mont Bar, où les rés salés de Beaumont ?
– Alors la tourbière du Mont Bar, je connais. Les prés salés là, je connais pas.
– Et ben ouais, en fait, c’est vers Brioude. Tu as un endroit où, c’est un peu comme si t’étais en atlantique quoi.
– Waou !
– Yu as des, tu as un peu de la faune, comme en atlantique, des près salés on appelle ça les prés salés de Beaumont.
– Ah ouais, d’accord.
– Loutre ou castor ?
– Les deux existent en Haute-Loire ?
– Ouais. Ah, le castor tu en vois, tu te promènes à Brives Charensac, tu vois des arbres taillés en crayon.
– D’accord, ok.
– J’aime bien les deux.
– C’est vrai ?
– Oui oui.
– La loutre sur le castor ou le castor sur la loutre. Ils doivent bien être copains ?
– Oh ben oui.
– Alors deux festivals. Je ne sais pas si tu les connais, si tu les as fait ou pas.
Peut-être le festival contes de Traverse à Saint-Privat-du-Dragon vers Chilhac. J’adore ce nom Saint-Privat-du-Dragon. Et le festival InTENCEment contes, bien sûr, à Tence ?
– Je ne connais ni l’un ni l’autre.
– Et ben tu vois. Il y en a un le Contes de Traverse qui se passe là le week-end prochain, qui va se dérouler le 6 octobre et le festival… Alors le festival Contes de Traverse, alors là je crois que le programme c’est un petit peu tu te promènes dans les vignes à 10h… Ch’ai pas, doit y avoir, c’est un spectacle après, après tu manges et après y’a un spectacle, peut être un conte.
– D’accord.
– C’est court. Et donc, le festival InTENCEment Contes, je pense que ça doit être sur plusieurs jours, deux ou trois jours peut-être, c’est au mois de juillet.
– D’accord.
– Ensuite, alors je voulais te demander, la porte romane de Vorey ou la potence d’Allègre ?
– La potence d’Allégre, je la connais. Euh… La porte romane de Vorey ?
– Elle est juste, tu sais, c’est la porte qui a vers le… Vers le… Ah ça y est.
– Ici là au Puy ?
– Oui vers la bestiole (rires). Oui vers le daim. Entre le daim et le paon là.
– Ah oui.
– C’est ça la porte de Vorey.
– Ben je passe devant sans vraiment… Non, non non. Oui, la potence d’Allègre, je la connais.
– Ça fait un peu peur cette potence.
– Ben oui.
– C’est peut être le nom.
– Bah oui, c’est le nom potence, déjà c’est…
– Et je voulais te demander…Mince, j’ai pas fini ma phrase.
Non, c’est bon. Je voulais te demander Polichinelle ou, et puis j’ai pas… ou Bécassine ?
– Polichinelle.
– Ben oui. Évidemment. Ben, on a fini.
– Ok.
– Avant de se quitter, je vais te demander le mot de la fin. Je vais demander si tu as un dicton, ou une expression, ou quelque chose que tu veux nous dire, assez court. Dicton ou expression que tu dis souvent ou pas, que tu aimes bien, tu peux l’emprunter. Comme tu veux.
– Non, je suis en train de chercher mais je n’en vois pas. À première vue non.
Dicton, expression.
– Un souhait…
– Euh…
– Ça peut être sur la vie, sur les histoires.
– Non, c’est… oui oui, je comprends mais… J’ai pas non, j’ai pas…
– Tu dis pas un truc… Tu vois, j’ai eu des Ho hisse la saucisse, j’ai eu Mieux vaut tard que jamais, j’ai eu…
– Non, j’ai pas ce genre de…
– C’est vrai ? Une petite phrase d’un de tes contes que tu as envie de nous dire comme ça, rapidement.
– Je suis en train de chercher, mais je vois pas du tout.
– C’est vrai ?
– Non non, c’est vrai. J’ai pas ce genre de phrase réflexe comme ça non.
– Et ben, par rapport au conte que tu as fait sur Jazz en Velay, est-ce qu’il y a une petite partie, juste une phrase, que tu veux dire par rapport, peut-être le début ou la fin, comme tu veux.
– Ah non, oui… En fait, je conclus un peu ce conte là en disant que je , ouais, je suis pas sûr que l’histoire que ce bonhomme m’a raconté soit vraie, entièrement vraie, ou si il l’a enjolivé. Ce qui est sûr, c’est que le Mile Davis et Juliette Gréco, se sont bel et bien rencontrés, oui, c’est vrai. Oui, y a toujours une oui, en gros…
– Une part de réalité.
– Y a toujours une part de vrai dans les contes et il y a toujours une part d’irréel dans la réalité. En gros, on pourrait dire comme ça.
– Et ben on va dire ça alors pour la fin.
– Voilà comme ça, effectivement.
– C’est très joli. Merci beaucoup Jean-Pierre et puis, j’espère t’entendre à nouveau très bientôt.
– Ben oui.
– Et j’invite tout le monde à venir t’écouter, parce que c’est extraordinaire. Moi j’adore les histoires, j’adore les contes. Merci, à bientôt.
– Merci, merci au revoir.
– Ciao ciao.
Temps d’écoute : 54’41 minutes
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JP Armand Conteur
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